Gizo Evoracci – Tesla Coupe Deluxe
Le rappeur grignois est une sommité du rap du 91, lui qui a la particularité d’avoir construit une grande partie de sa carrière aux États-Unis, grâce à ses connexions sur la côte ouest. Cela lui a permis de réaliser très tôt des collaborations avec la Three 6 Mafia, feu Nipsey Hussle ou Snoop Dogg entre autres, sans toutefois connaître une grande résonnance en France, c’est d’ailleurs une collaboration made in 91 qui le mettra le plus en lumière, avec Alkpote pour le titre Kareem Abdul-Jabbar. Après deux décennies à sortir assez régulièrement des projets, Gizo Evoracci dévoile avant l’été sa dernière pièce, sobrement intitulée Tesla Coupe Deluxe. Dès les premières notes, on comprend le choix du titre, et on embarque sur le siège passager pour une balade reposante dans des ambiances nocturnes californiennes. Relativement éloigné de la proposition artistique de ses premiers projet Les invités de l’album sont très variés, la chanteuse Lili O utilise sa voix apaisante sur quatre titres, tandis que Tedax Max et Freshavelli mettent le kickage à l’honneur sur leurs collaborations respectives. On retrouve également Éloquence, figure du rap d’Évry et de la même génération que Gizo Evoracci. Les connexions avec la Californie sont réservées à la fin de l’album, Snoop Dogg étant invité sur Death Row France. Outre l’amitié réelle entre les deux artistes, ce morceau témoigne du statut à part de Gizo Evoracci, en marge du rap français mais tenu en haute estime par d’immenses personnalités, et capable de proposer de réelles expériences auditives sur chaque projet.
Nina Rossell – Mala
J’ai découvert l’artiste il y a deux ans, à la faveur d’un excellent featuring avec Youssoupha sur le titre Longtemps, sans toutefois la suivre de près après cela. Le temps est passé et l’artiste d’origine andorrane a depuis aiguisé son style et développé une identité hybride, au-delà du chant et du rap, qu’elle dévoile dans l’EP Mala, sorti le 3 juin dernier. Elle apparaît seule sur les sept titres, mais on sent néanmoins l’ombre d’Usky graviter autour de ce projet, l’artiste ayant participé à la réalisation du projet ainsi qu’à certaines mélodies, sans toutefois que la vision artistique de la chanteuse n’en soit bridée. Dans cet EP, Nina Rossell nous fait voyager dans différentes ambiances, marquées notamment par l’évocation de relations sentimentales tumultueuses. Le focus track, qui introduit l’EP, porte le nom de Lady Di et permet à la chanteuse d’affirmer sa personnalité, en incarnant la défunte princesse dans un clip qui revisite son accident fatal, pour faire ressortir ses propres dilemmes et contradictions. Ce projet se termine par le titre Fame, dans lequel elle s’interroge sur ce à quoi pourrait ressembler la suite de sa carrière, la seule certitude me concernant étant que j’attends cette suite avec impatience.
W.O – Œil pour œil
Le rappeur voulait à l’origine s’appeler Wolflow, le nom étant déjà déposé, il l’a réduit en W.O, nom sous lequel il publie son premier EP 4 titres, Œil pour œil. L’analogie avec le loup convient pourtant bien à son univers, très sombre et jonché de punchlines acérées. Dans ses visuels, il laisse astucieusement planer le mystère sur l’un de ses yeux, soigneusement caché pour susciter la curiosité du public avant d’en dire plus dans les projets suivants. Ses textes sont truffés de références en tous genres, comme on peut le voir aux titres, comme Tallac II qui fait clairement référence à l’intro légendaire de Panthéon de Booba, ou Soporifik, nommé selon un Pokémon aux pouvoirs hypnotiques. Tous ces éléments placent la première pierre d’un univers qui sera peu à peu complété par les futures sorties afin de permettre à W.O d’affirmer sa singularité au sein de la scène rap.
Article rédigé par Adrien
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