FZ est un jeune rappeur marseillais, qui cherche à s’imposer dans une scène toujours plus productive. Il dévoile ce 27 janvier son tout premier projet, À visage découvert. Cet EP 8 titres est pensé comme une carte de visite pour se faire une place au milieu des mastodontes du rap marseillais actuel, et il a choisi Scred Magazine pour en dire davantage.
ADRIEN : Bonjour FZ, tu sors aujourd’hui ton premier EP À visage découvert. Que signifie ce titre pour toi ?
FZ : J’ai décidé de l’appeler comme ça parce que je me présente tel que je suis au public, sans filtre, sans masque, pas comme les mecs de la drill.
A : D’où vient le nom FZ ?
FZ : C’est simple, c’est la première et la dernière lettre de mon nom de famille qui est Fernandez.
A : Heureusement que tu ne t’appelles pas Perraud (rires). Tu t’inscris musicalement dans la lignée des grandes têtes d’affiche marseillaises telles que Jul ou Naps. Est-ce que ces artistes ont influencé ta façon de penser ta musique ?
FZ : Bien sûr, ils ont ramené une nouvelle manière de faire, une nouvelle musicalité, avec plus de mélodie. Je rappais déjà dans mon coin avant qu’ils ne percent, mais c’était uniquement du kickage au kilomètre, sans vraie structure dans les morceaux.
A : Il y a un enchaînement de trois clips pour les morceaux Ghetto, RS4 et Prison. Pourquoi ces trois titres en particulier ?
FZ : Je voulais raconter une histoire en trois étapes, mais les titres n’ont pas été créés dans ce but à la base. Ils ont été faits séparément et c’est après que je me suis rendu compte qu’ils allaient bien ensemble.
A : Peux-tu résumer brièvement l’histoire racontée ?
FZ : C’est une histoire de rue en trois étapes, d’abord des petites bêtises comme on a tous pu en faire, puis la vie de délinquant qui te fait croire à la richesse, et enfin la redescende brutale qui t’emmène derrière les barreaux. Ce n’est heureusement pas ma vie, j’ai juste fait de petites conneries, mais c’est inspiré de diverses personnes que j’ai pu observer autour de moi.
A : Est-ce que des trilogies iconiques du rap français, comme celle de Tandem, ou plus récemment de Lacrim, t’ont influencé en ce sens ?
FZ : Pas forcément, je ne me suis pas comparé à ce qui s’est fait ailleurs pendant que je préparais cette trilogie. Après, en tant que marseillais, c’est vrai qu’il y a une trilogie en particulier qui m’a vraiment marqué, celle de MOH, Histoires sans fin. En plus du concept, c’est vraiment quelqu’un qui a une vraie plume et ça parle de choses et de drames que l’on connaît bien à Marseille, donc ça touche particulièrement.
A : Tu alternes kickage et mélodie, dans quoi te sens-tu le plus dans ton élément ?
FZ : Comme je te l’ai dit tout à l’heure, j’ai commencé par le kickage et c’est mon domaine de prédilection. Après, aujourd’hui, pour attraper l’auditeur, il faut un peu plus que ça, et c’est pour cela que je travaille beaucoup mes mélodies. Par contre, quand je suis en studio pour vraiment rapper ce que j’ai sur le cœur, ça fonctionne comme une thérapie pour moi. En sortant de la cabine après m’être vidé, là je me sens vraiment bien.
A : Le morceau La Vida Tombola fait référence au titre du même nom de Manu Chao, écrit en hommage à Diego Maradona. Cela fait penser à un autre rappeur de Marseille, AM La Scampia, grand fan de l’argentin et auteur notamment du titre Gamin en or. La figure de Maradona représente-t-elle la mentalité marseillaise selon toi ?
FZ : Bien sûr, à Marseille on a toujours été proches de Maradona, il a même failli signer chez nous à un moment. La chanson de Manu Chao, elle est très populaire chez nous aussi, on la chantait même au Vélodrome. AM La Scampia il est encore plus fan que moi, moi j’ai juste voulu faire un clin d’œil et lui il fait carrément des sons dessus. D’ailleurs, à la fin de Gamin en or, il fait une référence au Rat Luciano, une figure de Marseille, qui introduit leur featuring sur le titre suivant. Ça montre aussi le lien entre Marseille et Maradona je trouve.
A : Est-ce qu’un jeune rappeur qui fait son trou à Marseille peut être vu, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, comme un « gamin en or » et attiser les convoitises de son entourage ?
FZ : Bien sûr, beaucoup te voient comme un moyen de s’en sortir, après ça dépend de l’entourage, s’il est bon ou néfaste. C’est comme l’histoire de la saison 1 de Validé, le gars arrive pas à quitter totalement la rue et ça finit par lui coûter la vie. Faut savoir bien s’entourer et être vigilant par rapport aux personnes qui sont là pour le profit.
A : Après ce premier EP, comptes-tu enchaîner avec un autre ou prendre le temps de proposer un plus long format ?
FZ : Sans dénigrer le format EP, pour moi c’est quelque chose d’encre « petit » donc ça me dérangerait pas d’en refaire un autre pour bien implanter mon nom, avant de proposer plus grand quand je serai plus attendu.
A : De futures collaborations, avec des marseillais ou non, sont-elles à prévoir ?
FZ : Je suis ouvert à tout, après comme je t’ai dit je suis pas encore assez installé pour me sentir légitime à réclamer des feats, ça se fera au feeling si ça doit se faire.
A : On suivra la suite avec attention sur Scred Magazine quoi qu’il arrive.
Interview réalisée par Adrien
L’EP À visage découvert de FZ est disponible sur toutes les plateformes de streaming.