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Le rappeur havrais Oumar fait partie de l’écurie Din Records, qui a vu naître des artistes reconnus comme Médine, Brav et Tiers Monde. Arrivé dans le label en 2015, il a sorti de nombreux titres et plusieurs EP, mais s’était fait relativement discret depuis la sortie de Trauma Saison 2 en avril 2021. Deux ans plus tard, il propose la suite, Trauma Saison 3, longue de treize titres et avec un casting de haute voltige. Souffrance, 404Billy, Tedax Max et Cashmire accompagnent le havrais sur ce projet, pour lequel il s’est confié à Scred Magazine.

ADRIEN : Bonjour Oumar, tu reviens ce 10 mars avec le troisième volume de Trauma, alors que les deux premiers volumes sont sortis il y a presque deux ans. Pourquoi une si longue pause dans cette série ?

 

OUMAR : La pause, en fait, elle était dans l’expérimentation. Sur les deux premiers volumes, j’étais encore en mode recherche, en train de chercher ce qui me va le mieux, en termes de direction artistique, d’identité visuelle. J’étais vraiment à la recherche du costume que je porterais le mieux, en termes artistiques, et en fait ça a mis deux ans. Je ne pensais pas que ça mettrait autant de temps, j’étais pas en mode “le Covid m’a niqué“ non plus. Je suis très souvent au studio, et même chez moi, je bosse beaucoup. Je regarde beaucoup de clips, beaucoup de films, je suis quasiment tout le temps dans le travail quand je suis pas au studio, ce qui fait que ces deux ans-là, je les ai pas vu passer. Ça mis deux piges à cause de tout ça.

 

A : C’est en raison de cette pause que le volume 3 est bien plus long que les deux premiers ? 

O : C’est ça. Avant de lancer le volume 3, je savais où je voulais aller artistiquement. Je connais mes points forts, je sais où je dois aller en fait. Je sais ce qui me va le mieux, ce que je ressens le mieux en termes de musique. La musique ça va tellement vite, donc après ne pas avoir été là pendant deux ans, je ne pouvais pas me permettre de revenir avec un EP 3 titres, 5 titres… Il fallait que je donne plus. C’est pas une mixtape, parce qu’il y a une vraie direction artistique, et c’est pas un album non plus, parce que pour moi, dans un album, il y a un concept, une idée philosophique qui suit le projet de bout en bout. C’est aussi la suite de deux EP, donc c’était compliqué de le définir autrement. J’ai treize nouveaux titres dans ce projet, et maintenant que j’ai trouvé ma direction artistique, je pense qu’une absence de deux ans ne se reproduira plus.

 

A : Pourquoi avoir pris le parti de décliner le concept en plusieurs saisons ?

O : La thématique du Trauma, comme je l’explique dans les interludes, c’est les choses qui ont pu m’arriver et que j’ai pu voir, qui ont pu être traumatisantes. À chaque fois, j’ai essayé d’aborder un thème différent, même si la vie de quartier est un thème récurrent, sur chaque saison je prends un autre angle. Je pense que ça suivra son cours, si à l’avenir il doit y avoir des saisons 4, 5, 6…


A : Quelles ont été tes premières inspirations dans le rap avant de t’y lancer ?

O : Moi je suis un peu basique, tu vois ? En vérité, ma grande inspiration, c’est Salif, au point d’avoir quelques points de ressemblance avec lui en termes de timbre de voix. Après, lui était dans un truc très caillera, “à la muerte“ (rires), très très rue. Moi j’aborde ces thèmes en étant un peu plus “poétique“, plus romancé. À part lui, mes références c’est des Mac Tyer, Médine aussi, pour le côté un peu plus profond, Kery James aussi. J’ai l’impression d’être un peu entre cette tendance de rap et la tendance actuelle, même si elles se rejoignent en plusieurs points.


A : Tu fais partie de l’écurie havraise Din Records / MIND, aux côtés de Médine, Brav ou Tiers Monde notamment. À quand remonte ta rencontre avec eux ? 
 

O : C’est des gars que j’ai toujours connus, parce qu’au Havre, tout le monde connaît tout le monde. J’ai pas de souvenir où je me dis “ah, c’est à ce moment-là que je les ai connus“, parce que nos quartiers sont voisins et on se connaît tous plus ou moins de vue, même si on se présente pas les uns les autres, donc j’ai l’impression de les avoir tous toujours connus. Mon arrivée à Din Records s’est faite aussi naturellement.


A : Tu n’as officiellement rejoint le label qu’en 2015, pour ton premier projet Training Day. Quel a été ton parcours musical avant cette signature ?

O : Je n’en avais pas vraiment. Je faisais des trucs tout seul, j’allais au studio, je faisais des sons, je les faisais écouter dans mon quartier… Salsa, qui est le père fondateur de Din Records, il savait ce que je faisais depuis mes débuts, et vu qu’on se connaît tous, quand il a vu que je commençais à être écouté à gauche à droite, c’est là qu’il a décidé de me prendre. Avant ça c’était très désorganisé pour moi.

 


A : Dans Training Day, il y avait un morceau nommé Joe Black. Dans Trauma Saison 3, on retrouve le titre Joe Black 2.0. Qui est ce personnage et en quoi t’inspire-t-il ?

O : Le personnage vient du film Rencontre avec Joe Black, avec Brad Pitt. Dans ce film, il joue la mort. Au début, il se fait percuter et la mort prend possession de son corps. Au contact de son corps, elle découvre l’amour, la trahison, l’amitié… C’est un peu perché comme film, mais moi il m’a marqué parce qu’on est sûrs de rien à part de la mort. Ce qui compte c’est ce qu’on va faire avant de mourir, ce qu’on va vivre, quels objectifs on va accomplir… C’est une espèce d’idée que j’ai voulu intégrer dans ma musique, avec le côté vie de rue, vie de quartier. C’est un personnage que j’ai eu dans la tête pendant très longtemps. Quand j’ai fait Training Day, j’en ai donc fait un morceau. Et maintenant, comme j’ai trouvé la DA qui me satisfait, j’étais plus satisfait du premier Joe Black, donc j’ai voulu faire le 2.0, pour être totalement au top en termes de rap et d’expression…

 

A : Pourrait-il donc y avoir des Joe Black 3.0 et au-delà ?

O : C’est fort probable, parce que l’idée derrière ça, elle est inspirée de Rick Ross, avec les Maybach Music. À l’époque de son run incroyable, il les a enchaînés, et ça m’a beaucoup influencé.


A : Le morceau VVS est en duo avec 404Billy. Comme toi à une certaine période, il a fait le choix de délaisser le format clip pour ne laisser parler que la musique, avec succès. Est-ce que cette vision de la création musicale fait partie des éléments qui vous ont rapprochés ?
 

O : Pas forcément, c’est surtout que 404Billy et moi on vient du même endroit. C’est quelqu’un qui vient du 95, mais il a aussi de la famille au Havre, dans mon quartier, après je vais pas non plus trop dévoiler sa vie perso, vu que lui-même n’en parle pas beaucoup. C’est à moitié un mec du quartier ici, si tu veux. Aujourd’hui, il vit entre Le Havre et Paris parce qu’il a de la famille ici, et ce qui nous rapproche, c’est à la fois le quartier et la façon dont on pratique notre musique. Une manière assez brute, assez sombre, on vient de la même école de rap, c’est ça qui fait le lien.


A : Il y a aussi une comparaison à faire entre 404Billy et Médine, que tu connais bien, et qui a lui aussi parfois pâti de la mauvaise interprétation de ses textes. Est-ce que ce genre d’artistes clivants te parlent davantage que les autres ?
 

O : Oui, parce que ça fait quand même partie de l’essence du rap en fait, et qui fait encore le rap aujourd’hui. Aujourd’hui, on parle de 404Billy. Moi je lui dis tout le temps : “Toi tu vas finir sur BFM tu vas voir“ (rires). L’autre fois, il est venu à la maison, je lui ai dit : “T’inquiète pas, tu vas l’avoir ta Légion d’Honneur“. Aujourd’hui tout tourne sur les réseaux, et prend de l’ampleur, ça devient des sujets de société. On a eu l’histoire avec Freeze Corleone la dernière fois, tu remontes un peu t’as Sniper, tu remontes encore un peu t’as NTM, Tandem, ça fait partie du rap. Moi c’est ça qui me parle le plus, les artistes consensuels, je laisse ça à ceux qui veulent du rap un peu plus festif, moi ça me parle moins, c’est les artistes clivants qui me parlent plus.

 

A  : Ça renvoie directement à Despo Rutti, qui dit dans Convictions suicidaires : « À chaque punchline, j’perds un fan ».

O : Ouais, c’est exactement ça. En plus, on parlait tout à l’heure de mes références, Convictions suicidaires, il est dans le top 5 de mes classiques. Je peux le rapper par cœur, y’a trop de punchlines, il est incroyable cet album. Despo Rutti avait mis le doigt dessus avec cette phrase, et moi, même en ayant renouvelé mon écriture et tout, je déplore qu’on ait perdu un peu de cette essence. Et du coup, quand un mec comme 404Billy arrive, tout le monde est choqué, mais c’est parce que le curseur au niveau des punchlines du côté des punchs et de la subversion, il a tellement baissé. Et quand quelqu’un remet le curseur à sa place, ça choque tout le monde. Quand il a sorti Blkkk Van Gogh II, je lui ai envoyé un message, je lui ai dit : « Gros, ta formule elle est toute tracée, toute trouvée, c’est ça qu’on veut. ». Lui, il a toujours été comme ça, mais avec le rap qui s’est démocratisé et le fait qu’il faille rentrer dans certains schémas, il a essayé de se fondre dans la masse et c’est pas ça qu’il faut faire. Quand il est revenu à ce qu’il voulait vraiment faire, le buzz a parlé pour lui, en fait.


A : Il y a également Souffrance, Tedax Max et Cashmire sur le projet. Était-ce important pour toi de t’ouvrir au-delà de l’écurie Din Records pour être mieux identifié par le public ?

O : Il y a de ça, mais je suis surtout allé chercher des mecs, qui, quand je les écoute, me font me dire “ah ouais ça c’est fort“. Je sais aussi que les gens qui ont l’habitude de m’écouter seront plus surpris par le feat avec Cashmire que par celui avec Souffrance. Avec Souffrance ou Tedax Max, je me suis rendu compte qu’on avait écouté les mêmes trucs, avec beaucoup de références communes. Le fait de m’ouvrir à des mecs comme ça, oui, ça va attirer leurs auditeurs vers moi, mais c’est ce qu’on a toujours voulu faire à Din Records. C’est toujours ce qu’on a essayé de faire avec d’autres artistes, mais le rap game fait que tu ne peux pas attraper un artiste qui fait la Ligue des Champions alors que t’as sorti 2-3 projets et que tu es encore balbutiant dans ton développement. Regarde Médine, ça a toujours fait partie de sa discographie, à part le dernier album. Il a pu beaucoup collaborer grâce à sa carrière, moi je pouvais moins parce que je jouais pas dans la même cour.

 

A : À part Cashmire, les trois autres invités sont des kickeurs reconnus, y’avait-il sur ce projet une volonté de se frotter à des adversaires de renom pour évaluer tes forces ?

O : C’est pas vraiment de la confrontation. Par exemple Souffrance, je l’ai découvert dans Rentre dans le Cercle, je me suis pris une baffe. Ensuite, j’ai écouté son projet, je me suis dit “il tue“, je lui ai envoyé un message, puis j’ai pensé à faire un feat avec lui pour faire un son qui tue en fait. Je sais que Souffrance c’est un kickeur, donc je m’applique pour lui envoyer un vrai truc. Tedax Max c’est pareil, il m’a trop respecté, il m’a fait un vrai couplet, c’est pas vraiment de la confrontation, juste l’envie de faire un truc qui tue. On est là pour faire de la musique qui nous plaît.


A : Le morceau avec Souffrance s’appelle GOAT (Greatest Of All Time). Quelles sont selon toi les qualités nécessaires pour être un GOAT ?

O : Pour moi, pour être un GOAT, il faut que tu marques ton temps ainsi que la génération qui vient après. Il faut qu’à partir de toi, il y ait un déclic qui marque ton influence. Par exemple, pour moi, Pop Smoke c’est un GOAT, parce que même s’il y avait de la drill avant lui, son arrivée a influencé tout le monde. Tu prends aujourd’hui un Tiakola, ses morceaux drill bossés avec Flem, ils seraient jamais arrivés si Pop Smoke était pas arrivé avant.

 

A  : Même Stromae a été influencé et a fait de la drill sur son dernier album…

O : Tu vois ce que je veux dire, même OrelSan a fait de la drill… Pop Smoke, on ne le dit pas maintenant parce que c’est encore trop récent, mais il a clairement eu une influence sur le rap mondial, comme l’a fait Lil Wayne avant lui. Aujourd’hui t’as Lil Yachty, Li Uzi Vert, tous les mecs emo comme Trippie Redd, Travis Scott… tous ces mecs-là n’existent pas si t’as pas Lil Wayne avant. Pareil, si t’as pas Wu-Tang, t’as pas Jay-Z, t’as pas Diplomats, que des mecs qui ont influencé des artistes majeurs après.

 

A : Même en France, t’aurais peut-être pas eu des collectifs comme Beat 2 Boul…

O : En France, depuis la génération Jul, ça a changé la face du rap, on peut pas dire le contraire. Quand tu vois ce qu’a fait Jul depuis 10 piges, tu peux pas nier que c’est un GOAT, il a changé la face du rap.

 

A : C’est comme un MHD, toute la vibe afro vient de lui à la base.

O : Exactement, lui je pense que son histoire, avec la prison, a séché un peu le truc, mais si y’a pas de MHD, je sais pas si y’a Tiakola.

 

A : Même Burna Boy, je ne suis pas sûr qu’il prenne une telle ampleur mondiale si MHD n’ouvre pas la porte avant.

O : Ouais, tu vois ce que je veux dire, pour moi un GOAT c’est quand même quelqu’un qui a une carrière et puis il s’en va. C’est quand même quelqu’un qui tient sur la longueur.

 

A : Pour moi, Luv Resval, paix à son âme, pouvait devenir un GOAT si la vie lui avait laissé le temps de le devenir.

O : Je l’ai pas assez écouté pour juger de ça, mais c’est un peu comme Vald, c’est des descendants d’Alkpote. Il faut quand même avoir un minimum de carrière et un impact médiatique derrière pour être un GOAT.


A : Dans l’Interlude, tu parles des pièges auxquels peut être exposé un jeune de quartier. Est-ce que la vie de quartier t’a « traumatisé », d’où le nom de la série de projets ?

O : Ça traumatise tout le monde, mais on ne le sait pas jusqu’à ce qu’on soit confronté à d’autres mondes. Ça te formate tellement d’une manière, qu’il n’y a que quand tu quittes le quartier que tu te rends compte que ta manière de vivre, de voir le monde, ce n’est qu’un microcosme. Mais le monde ne tourne pas comme tu crois qu’il tourne. Une fois que tu as réalisé ça et fait tes expériences, la manière dont tu vis dans ces autres mondes-là, te permet de réaliser quels traumatismes t’ont fait du mal et empêché d’avancer. La vie de quartier, pour moi, c’est traumatisant. Par exemple, je pense à l’année 2022 de Maes, qui a été très tumultueuse. Les gens sont choqués de ce qui s’est passé, des menaces qu’il a reçues, des voitures brûlées dans le clip avec ZKR… Mais la vie de quartier c’est ça. De moi-même j’ai vu des choses semblables, et c’est qu’en fréquentant d’autres trucs que tu te rends compte que ça n’arrive que dans les quartiers. La vie de Maes, ça va quand même loin, mais dans un quartier tu peux être confronté à ça. Aujourd’hui, le rap s’est démocratisé, et on ne soupçonne pas que la vie de quartier puisse être ainsi, parce que les gens qui écoutent cette musique ne sont pas forcément des gens de quartier, et ils écoutent la musique pour l’aspect purement musical. Dans le rap, il y a ce truc réel qu’on a vécu, ça fait totalement partie du rap.

 

A : Dans Lettre à un jeune rappeur, Sofiane disait : « Arrête de te foutre de leur gueule, c’est pas qu’du rap, mec, c’est la vie des gens ».

O : Ouais, c’est exactement ça, c’est la vie des gens. Mais aujourd’hui, ça s’est tellement démocratisé que quand ils parlent de bicrave, tirer sur les gens ou autre, c’est tellement devenu banal qu’on a l’impression que c’est que pour la musique. Mais c’est pas que pour la musique, même si tous les rappeurs ne sont pas impliqués dans la vie de rue, il y a des vrais trucs, des vrais bails, des vraies séquestrations, des trucs horribles. C’est pas tous les jours comme ça, mais ça fait partie de la vie. Quand t’es un mec de quartier, oui, t’as des traumas. Après, faut l’intelligence d’être bien entouré, de vivre avec des gens qui te font comprendre que finir comme les mecs de 50, 55 piges qui traînent toujours à la cité, c’est pas la bonne route. Quand t’as des gens bienveillants, tu comprends tes traumas, mais tu arrives à passer au-delà.


A : Peut-on également interpréter le titre du projet comme une volonté de « traumatiser » le public et les rappeurs, de devenir Le cauchemar du rap français comme le disait Rohff ?
 

O : Ouais, y’a de ça aussi. Moi, je sais ce que je vaux dans le rap. Tu me poses à n’importe quelle table, même s’il y a quelques mecs à éviter, je sais rapper. À la fin du freestyle, tu vas me serrer la main et tu vas me dire “Oui“. Il y a cette volonté-là, que je mets forcément en avant, tout le temps. J’ai eu cette conversation avec Pirate, plusieurs fois même. Je lui ai dit : « Quand on rappe, il faut que les gens soient traumatisés. ». Quand tu ouvres la bouche et que tu fais un couplet, il faut que les gens pètent leur tête. Quand je rappe, que ce soit des morceaux introspectifs ou un peu plus banger, ça résume exactement ça. C’était carrément le postulat de départ de la Saison 1, et tellement je suis rentré dans le concept et tout, ça m’était carrément sorti de la tête. C’est toi qui viens de me le rappeler (rires).


A : Dans l’intro, Intrauma, tu glisses une dédicace à Koma de la Scred Connexion. Est-ce que tu considères ta musique comme fidèle à notre slogan : « Jamais dans la tendance, toujours dans la bonne direction » ?
 

O : Pas vraiment, moi je ne dirais pas “jamais“. Pour le côté “toujours dans la bonne direction“ y’a pas de problème, mais pour le “jamais dans la tendance“, c’est pas que je suis pas d’accord, mais je trouve que les tendances c’est ce qui rafraîchit notre musique. C’est ce qui amène du renouveau, du frais. Tout ce qui arrive dans les tendances n’est pas bon à jeter. Tout n’est pas bon à prendre non plus, selon tes valeurs, tes principes et tout. Pour des mecs de la Scred, on voit qu’il y a des enfants aujourd’hui. Quand j’entends un mec comme Lesram, je pète les plombs. Il est dans la tendance et la bonne direction à la fois, tu vois ce que je veux dire ? Avec ses inspirations, de rap très parisien, tu sens l’héritage de la Scred Connexion à mort. Un mec comme Pirate, s’il ne connaît pas bien la Scred Connexion, il va écouter Lesram, il écoutera la Scred via lui, parce que c’est l’héritage. “Jamais dans la tendance“, c’est un peu fort. Je pense qu’il faut l’attraper, lui tordre un peu le bras, la mettre à sa sauce, et garder la bonne direction, les valeurs, le kickage, la profondeur des textes, tous ces trucs-là qui m’ont fait aimer le rap.

 

A : Le morceau Mucho love, dont le titre rappelle celui d’Hamza, marque une vraie ouverture musicale, loin du kickage qui caractérise la plupart des morceaux. Est-ce un type de sonorités que tu tentes souvent en studio ou simplement le résultat d’une expérience isolée ?

O : C’est des sonorités que j’ai beaucoup faites. On parlait de tendance et de bonne direction, j’ai aussi fait des morceaux autotunés de bout en bout. Là, je me suis dit : « Ma direction c’est le kickage ». C’est pas un entre-deux, ça marque une ouverture musicale, mais l’autotune, c’est pas quelque chose que j’ai expérimenté là. J’en fais depuis que je suis arrivé à Din Records, mon premier titre, Dans ma bulle, c’était totalement ça. C’est une discussion que j’ai eue avec Salsa, mon producteur, qui me disait que j’étais beaucoup dans le kickage, mais que les sujets que j’abordais dans nos conversations sur la famille, les relations proches… je n’en parlais jamais dans ma musique. Il fallait que j’essaie de creuser, et au final ça s’est fait assez facilement. C’est même un de mes morceaux préférés du projet.


A : Dans ta discographie, on a davantage été habitués à des thèmes assez sombres comme dans Orage ou Funérailles dans tes premiers projets. Est-ce qu’un titre comme Mucho love aurait pu exister à cette époque, ou a-t-il fallu que La vie augmente, comme dirait Isha ?

O : Non, j’aurais pu le faire à cette époque-là, il fallait juste en avoir l’idée en fait. C’est pas un morceau pour lequel j’ai pris tant de risques que ça. Il fallait juste le déclic. Entre le moment où on en a parlé et le moment où on a fait le titre, il s’est passé très peu de temps.


A : Après les trois volumes de Trauma, comptes-tu enchaîner sur un format album plus classique ensuite ?

O : Je ne sais pas encore, ça va dépendre de l’accueil qu’aura ce projet. J’y pense, mais je sais pas encore quelle direction ça va prendre. J’ai déjà pas mal de titres, dont des morceaux qui se prêtent plus au format album, et d’autres qui iraient mieux dans des EP, mais je sais pas encore dans quelle direction je vais partir. Je continue à en faire d’autre, donc tout peut arriver.


A : On voit de plus en plus de projets réunissant les rappeurs d’une zone géographique, à l’image de 93 Empire mené par Sofiane, 13 Organisé dans le sillage de Jul ou la compilation du Nord teasée par Gradur. Du côté du Havre, est-ce envisageable d’un jour réunir toute la scène locale sur un même projet ?

O : Je parlais justement avec Ben PLG de celle du Nord. Faut demander ça à Monsieur le Maire du Havre, Médine (rires). Y’a que lui qui ait l’aura pour faire des trucs pareils. Quand il fait le remix de La puissance du port du Havre, c’est le seul qui peut réunir toute la ville. Il faut toujours un mec fédérateur pour faire des projets pareils, qu’on l’écoute ou non, que tout le monde valide, et ici c’est lui. Il a vingt ans de carrière, personne ne peut parler avec lui (rires). À mon échelle, ce n’est pas quelque chose que je mènerais tout de suite, mais si demain il me dit de venir, je lui demande direct : « OK, il faut taper qui ? » (rires). Pour le remix de La puissance du port du Havre, c’était totalement cet esprit-là. Je lui ai dit « T’inquiète pas, j’ai préparé mon meilleur couplet, j’arrive. », sur un projet entier on y irait avec la même énergie.

 

A : En plus, grâce à cette interview, on sait que 404Billy a des attaches au Havre, vous pouvez donc potentiellement l’inviter sur ce projet (rires).

O : Je sais pas, 404 c’est 404, tu sais comment il fonctionne.

 

A : Sofiane a bien invité Vegedream sur 93 Empire, donc tout est possible… 

O : Ouais d’ailleurs, c’est un grand mystère (rires), même s’il a vécu un peu dans le 93. Après, Fianso, il a une énorme force de persuasion pour lui. En tout cas, sur Le Havre, il n’y a que Médine qui pourrait mener un projet de cette envergure.


A : Tu as une grande expérience de la scène pour avoir accompagné Médine sur de nombreuses dates. Avec des projets plus conséquents comme celui-ci, te tarde-t-il de faire davantage de scènes en ton nom ?

O : Oui, parce que je sais que c’est un de mes points forts, un des trucs sur lesquels je peux me démarquer. Mon truc c’est pas les réseaux, montrer ma tête, que j’ai mangé des pâtes aujourd’hui ou que je suis allé courir. Mon truc c’est monter sur scène, rapper avec mes gars, proposer un vrai truc. Avec ce projet, j’espère bien commencer à faire des dates, c’est vraiment quelque chose qui me démange.

 

A : Scred Magazine suivra en tout cas tout cela de très près.

 

Le projet Trauma Saison 3 d’Oumar est disponible sur toutes les plateformes de streaming.

Interview réalisée par Adrien

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