Mis en lumière par la deuxième saison de l’émission Nouvelle École, Elso a pris le temps pour construire son premier projet. Près d’un an après la diffusion de la série, il a sorti ce 31 mai son tout premier EP, Fula, une carte de visite efficace pour définitivement l’installer sur la carte du rap français. À cette occasion, Scred Magazine est allé à sa rencontre pour apprendre à le connaître davantage.
ADRIEN : Bonjour Elso, tu viens de sortir ce 31 mai ton premier projet, Fula. Que signifie le titre ?
ELSO : Ça veut dire « peul ». C’est l’ethnie d’où je viens en Guinée, c’est mes origines, fulani.
A : Tu n’es pas le seul à avoir ces origines dans le rap français. Est-ce que cela facilite la création de liens avec d’autres rappeurs aux mêmes origines ?
E : C’est propre à chacun, entre guinéens on se donne de la force. Par exemple, récemment, Black M est venu me donner un peu de force. Moi en tout cas j’essaie d’être solidaire avec les miens. Mais sans parler des artistes, même le peuple guinéen est énormément derrière et soutient beaucoup.
A : Quel est le format de ce projet ?
E : C’est un EP, 10 titres. C’est ma première vraie carte de visite, avant, je ne faisais que des sons à gauche à droite.
A : Tu tenais vraiment à arriver avec un EP ?
E : Franchement, ouais, j’y vais petit à petit. Même en sortant de Nouvelle École, j’ai pas voulu enchaîner tout de suite. J’ai préféré utiliser la lumière que j’avais pour faire ce que je faisais avant, mais le faire mieux.
A : Ce projet sort près d’un an après la diffusion de la saison 2 de Nouvelle École à laquelle tu as participé. Quel bilan tires-tu de cette expérience ?
E : En soi, ça m’a apporté une ouverture d’esprit, j’ai pu comprendre où j’avais des galères, notamment en prestation scénique. Ça m’a donné de la lumière quand j’en avais besoin, mais je n’ai pas spécialement appris là-bas. Il y a quelques rappeurs que j’ai rencontrés là-bas avec qui je suis encore en contact, mais pas plus que ça…
A : Comment as-tu été contacté pour y participer ?
E : Ils m’avaient déjà contacté pour la saison 1, mais j’ai oublié de m’inscrire… (Rires). Du coup, ils m’ont rappelé pour la saison 2, et cette fois, c’est la casteuse, Zahra, qui a fait l’inscription à ma place.
A : Quel a été ton parcours dans le rap avant cela ?
E : Avant, j’étais juste un petit rappeur comme il y en a des millions en France. J’envoyais que des freestyles, des sons, des titres, mais on n’a jamais été sûr de gros projets.
A : Qui ont été tes premières inspirations ?
E : Celui qui m’a marqué en rap français c’était Niro. Après on a tous eu une époque XV Barbar, PSO Thug… Kaaris aussi, évidemment. PNL aussi, j’ai cramé.
A : Tu as donc mis un an avant de revenir avec un projet. Était-ce nécessaire de prendre du temps plutôt que d’enchaîner rapidement ?
E : Si j’avais envoyé un projet direct après, ça m’aurait été néfaste. Maintenant, je suis un artiste « confirmé », même s’il y a du chemin à faire, je ne suis plus le Elso d’il y a un an. J’ai une fanbase qui fait que je ne peux plus me permettre de faire les choses avec les émotions et de ne pas pouvoir le gérer après. Avant, si je sortais un clip, je ne le partageais pas. Je le postais deux fois dans ma story, et j’oubliais le travail de communication derrière. Avec plus de recul j’ai arrêté de faire ces erreurs, mais si j’avais sorti le projet plus tôt j’aurais refait ces erreurs.
A : Le fait d’arriver entièrement en solo était-il important pour toi ?
E : Ouais, mais c’était pas une fatalité. Si j’avais pu faire un feat il serait venu. J’ai pas encore été pluggé avec beaucoup d’artistes, donc j’ai fait mon premier projet tout seul, et maintenant peut-être qu’on va s’ouvrir à d’autres choses…
A : À l’avenir, avec qui voudrais-tu te mélanger ? Niro ?
E : Là où j’aimerais me mélanger, c’est dans des styles que je n’ai pas encore tentés. Niro, c’est le rappeur que j’ai le plus écouté, mais c’est même pas le feat que je voudrais tout de suite. Je veux qu’on ressente le mélange, si la personne vient et qu’on peut faire un bon titre, parfait, mais pour l’instant je ne chercherais pas vraiment un featuring rap.
A : Il y a un morceau intitulé Foden. En quoi le joueur de Manchester City te ressemble-t-il ?
E : Phil Foden c’est un jeune, mais il a prouvé, il a prouvé, il a éteint. Il a six championnats d’Angleterre alors que c’est un 2000, c’est l’exemple parfait. Y’avait des gros joueurs à son poste, il les a éteints,
A : Il a envoyé Mahrez en Arabie Saoudite !
E : Laisse tomber frère…
A : Il y a d’autres références à des footballeurs dans le projet, Mark Van Bommel et Pedri notamment. Le football a-t-il une place importante dans ta vie ?
E : Bien sûr, j’suis un garçon ! (Rires) Des mecs comme Mark Van Bommel, c’est des pionniers, juste tu prononces le nom, t’as peur ! C’est pas un joueur hypé mais il est important où il doit être.
A : Tu cites souvent les milieux de terrain. Est-ce que cela correspond à ton profil dans le rap, qui peut évoluer dans toutes les zones du terrain ?
E : Peut-être, c’est vrai, je ne m’en étais jamais rendu compte.
A : Après Fula, comptes-tu enchaîner sur un format album ensuite ?
E : Je ne sais pas encore. Je suis en plein développement, en train de me découvrir artistiquement, de pousser ma musique un peu plus haut, donc on verra… Même si ça fait longtemps que je rappe, le public ne sait pas ça. Donc j’évolue avec mon public. Pour certains, j’ai commencé dans Nouvelle école, faut fidéliser ce public-là. Quand je ferai l’album, ça sera avec une DA plus poussée, des sons qui se répondent entre eux, en prenant le temps de le faire.
A : Est-ce que tu te verrais proposer un projet « à la SCH » avec des interludes, une narration poussée… ?
E : Lui, il a son univers propre qui lui permet de faire ça. Moi je me découvre encore, donc je sais pas. Et j’aime pas rester cantonné à une idée. C’est pour ça que si je donne un album ça sera vraiment quelque chose de travaillé sur le long terme.
A : Défendras-tu ce projet sur scène ?
E : Avec plaisir, pour montrer que l’histoire du micro c’est des conneries ! (Rires) Y’a pas encore de dates de prévues mais arrivent. Si vous voulez voir un artiste qui ne se croit pas dans un film, venez.
Interview réalisée par Adrien
L’EP Fula d’Elso est disponible sur toutes les plateformes de streaming.