Signature du label Black Carpet de JR O Crom et Doomams de la Sexion d’Assaut, la jeune chanteuse Meesyz dévoile ce 28 juin son tout premier EP, intitulé Visionnaire. À cette occasion, elle s’est confiée à Scred Magazine pour revenir sur son parcours, ses influences musicales et ses ambitions, ainsi que nous faire découvrir son univers.

ADRIEN : Bonjour Meesyz, tu sors ce 28 juin ton premier EP, Visionnaire. Pourquoi ce titre ?

MEESYZ : Je me décris comme ça. Je me vois loin. J’ai un plan de carrière établi, peut-être pas pour des années mais à court terme. J’ai envie d’aller loin depuis petite dans l’artistique, et je pense que j’ai tout pour. D’abord la danse, puis la musique. La pochette est représentative, elle représente une petite fille, ma nièce dans la vraie vie mais qui me représente moi enfant, qui regarde vers une couronne. Elle a la vision pour aller la chercher.

A : Est-ce que les artistes qui t’ont inspirée plus jeune avaient aussi ce côté visionnaire ?

M : Je pense, parce que ce sont des artistes qui ont percé assez tôt, qui étaient jeunes quand je les ai connus. Mes premières références musicales, c’était Rihanna, Chris Brown, Ninho et Niska. Ils ont tous traversé les époques.

A : Viens-tu d’un environnement familial ouvert sur la musique ?

M : Chez moi, on a toujours écouté de la musique. J’ai grandi dans la musique, dans l’artistique carrément, mais j’ai été la seule à vraiment faire de la musique, avec mon grand frère, qui chantait aussi mais plus du côté de la Côte d’Ivoire.

A : Quand as-tu commencé à faire toi-même de la musique ?

M : J’ai commencé au confinement, en 2020, j’avais dix-huit ans. J’étais danseuse à la base, mon passe-temps c’était la danse avant tout, et là je ne pouvais plus trop danser. J’ai cherché un autre moyen de m’exprimer, vu que je ne suis pas quelqu’un qui parle beaucoup de nature, j’avais besoin d’un autre moyen d’expression. J’y suis allée plus sérieusement en 2022 grâce à ma grande sœur, qui a vu en moi un potentiel, elle a été visionnaire. À l’été, elle m’a convoquée dans sa chambre et m’a dit que j’allais prendre la musique au sérieux, qu’il y avait un truc à faire. On a commencé à chercher un nom d’artiste. Je trouvais pas, j’hésitais à garder mon prénom… J’avais envie que mon nom soit significatif, que je ne me lance pas pour rien. Il fallait que ça représente une dame forte, une demoiselle, donc j’ai trouvé Meesyz, « Madame » en anglais, en changeant un peu l’orthographe.

A : Ta sœur est un peu ta DA ?

M : C’est mon sang, ma famille, mais elle n’intervient pas dans ma carrière. Elle a été un peu ma manageuse au début, et après elle est partie dans ses projets personnels.

A : Est-ce que tu te verrais remettre la danse dans ta musique à l’avenir ?

M : Bien sûr, c’est important pour les clips, pour moi.

A : Tu es signée sur le label Black Carpet, de JR O Crom et Doomams de la Sexion d’Assaut. Comment s’est faite cette connexion ?

M : Juste après la réunion avec ma sœur. Le jour même, j’ai lancé un freestyle sur TikTok, un remix de Last Last de Burna Boy, ils sont tombés dessus, ils ont accroché et ils ont contacté ma sœur. Ils m’ont emmené sur la tournée de la Sexion, ils m’ont directement plongé dans le bain, et on a signé en octobre 2022.

A : Que t’apporte leur expérience dans ta manière de travailler ?

M : Elle m’accorde de la rigueur, de la détermination, parce qu’ils viennent de loin. Eux aussi ils ont commencé jeunes, ils étaient visionnaires, donc je pense que c’est pour ça qu’on se comprend. Ils m’apportent aussi le côté mental, masculin. J’ai plus d’émotions, je suis des fois un peu plus fragile, ils m’apportent cette férocité.

A : Est-ce que tu as tenté de créer un titre en featuring avec JR O Crom ou avec Doomams ?

M : J’ai envie, j’espère que ça se fera un jour si Dieu le veut, mais pour l’instant y’a pas de son.

A : Il y a deux featurings sur ce projet, Warren Saada et Jok’Air. Comment se sont faites ces rencontres ?

M : Warren Saada, c’est l’artiste de Barack Adama, donc ça s’est fait naturellement, il a directement accepté. C’est un amour, c’est une crème, ça s’est très bien passé en studio. Franchement, il est très très fort. Et Jok’Air, je le voulais. Déjà, il est ivoirien, et je l’ai beaucoup écouté au collège avec ma meilleure amie, on était à fond en mode MZ. Quand on a fait le son, je me suis remémoré tous mes souvenirs du collège, dinguerie…

A : Y’a-t-il un autre artiste avec qui tu te verrais collaborer pour la suite ?

M : Rihanna, Chris Brown, Ninho, Niska ! (Rires)

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A : Tu évoques beaucoup l’aspect sentimental, les relations amoureuses. Pourquoi est-ce que ce sujet t’inspire particulièrement ?

M : Je suis une femme, j’ai vécu des choses, ça fait partie de mon histoire. La musique me permet de m’exprimer donc naturellement, j’aborde ces sujets-là.

A : Est-ce que tu es plus inspirée quand tu souffres ?

M : Ouais, c’est ma plus grande facilité, d’écrire quand je vais mal. Je pense que mes meilleurs sons, je les ai écrits dans ces conditions.

A : Comptes-tu faire durer cet EP sur la durée ou enchaîner rapidement avec un autre projet ?

M : À voir, mais pourquoi pas enchaîner. Parce que les sons de cet EP, je suis dessus depuis un an et demi. Donc il y en a qui me représentent moins, il faut actualiser. Ce projet, c’est une carte de visite, mon premier bijou, mais maintenant que je me connais mieux, la suite sera plus structurée, plus intime et plus personnelle.

A : Pourra-t-on te voir prochainement sur scène ?

M : Oui, j’ai déjà deux scènes sur des festivals juste après la sortie, et ensuite j’espère en avoir d’autres très vite.