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Originaire de Drancy, DMC South a fait son bout de chemin avant d’enclencher la marche avant et de dévoiler l’EP Amour Respect Loyauté au cœur de l’été. À cette occasion, il s’est confié à Scred Magazine sur son parcours, ses inspirations, ses connexions et ses ambitions, dans un entretien à découvrir dès à présent.

 

 

ADRIEN : Bonjour DMC South, tu as sorti ce 2 août l’EP Amour Respect Loyauté. Pourquoi ces trois notions sont-elles importantes pour toi ?

DMC SOUTH : Pour moi, ce sont les trois notions primordiales dans la vie. L’amour des siens, le respect, parce que comme dirait notre légendaire Ousmane Badara, ex-Alpha 5.20, « l’argent c’est rien, le respect c’est tout », et la loyauté, sans ça t’as pas de valeurs, t’es pas un homme.

 

A : Est-ce qu’une quatrième valeur aurait pu s’intégrer dans le titre ?

D : Y’en a plein, mais le slogan principal c’est : « sans sucer, sans forcer ». On se fait seul, sans mendier la force, et avec le talent et le travail, on réussira.

 

A : Pourquoi le « South » dans ton nom ?

D : C’est une longue histoire. À la base, j’étais en groupe avec mes frérots de Drancy, dans le sud de la ville. Le groupe s’appelait Drancy Sud Cartel. Je voulais faire des T-Shirts, et les gens kiffaient. Mais Drancy Sud Cartel, on pouvait pas vendre ça à un mec de Bobigny, ou du Blanc-Mesnil. Donc on a transformé ça en South Cartel. Ensuite, le groupe s’est arrêté, et je suis devenu DMC, puis DMC South, parce qu’il y avait déjà beaucoup de DMC sur YouTube. 

 

 

A : Si tu tapes juste DMC, YouTube pense juste que t’as mal écrit DMX. (Rires)

D : Y’a ça, y’a aussi le DMC de Run-DMC. DMC c’est aussi le nom d’un concours de DJ, donc quand tu tapes ça, je ne sors pas en premier. J’ai rajouté le South, parce que dans le quartier, c’est un surnom que tout le monde a. Quand tu viens du quartier, mais que t’as des amis à l’extérieur, ils t’appellent le South, c’est pas que mon surnom à moi. C’est un peu comme A$AP Mob, avec A$AP Ferg, A$AP Rocky…

 

A : Quelles sont tes principales inspirations musicales ?

D : Y’en a tellement… Celui qui m’a donné envie de rapper, c’est Booba, sur l’album Ouest Side. C’est vraiment le premier album de ma vie où j’ai cherché à comprendre les paroles, qui m’a vraiment fait devenir un rappeur. Après, y’a beaucoup Kery James, dans la technique et l’écriture, c’est celui qui m’a le plus inspiré. En troisième, je mettrais un petit classique, on va dire Raekwon. 

 

A : Raekwon qui n’est pas du tout du sud des États-Unis. 

D : Le sud c’est arrivé un peu plus tard. Ce n’était pas vraiment ma première source d’inspiration. Sur le business model, par contre, c’est des Master P, Birdman, tous ces gens du sud. Ils sont vraiment arrivés avec une énergie où ils faisaient tout solo. Big respect à ces mecs-là. 

 

A : Dans les inspirations, il y a également le morceau Prince de la ville reprend le classique du 113, est-ce que ce morceau t’a marqué dans ta jeunesse ?

D : Ouais, c’est un morceau que j’entendais beaucoup. Après c’est pas ma génération, je suis né en 1993 et cet album est sorti en 2001, j’allais pas tout écouter à sept, huit ans, je voyais juste les clips à la télé. C’est des albums que j’ai découvert à retardement, ça, Le code de l’horreur, Mauvais œil… Des claques auditives. Big respect au 113, big respect à Mokobé qui m’aide beaucoup dans cette aventure.

 

A : Il y a également des références à Génération Assassin de Booba dans Chicha.  Est-ce que c’est important pour toi de montrer ouvertement quelles sont tes inspirations ?

D : Dans ma manière de faire, je m’inspire beaucoup des américains. Et eux, ils n’ont pas peur de faire des références à leurs anciens, de reprendre des classiques, des flows, faire du recyclage. C’est leur culture, ça leur appartient, et c’est pareil chez nous, donc j’en profite. C’est comme si le grand frère te laissait son vieux cuir Avirex, et que t’en profitais pour flamber avec, parce que le vintage, ça tue tout aujourd’hui. 

 

 

A : Viens-tu d’un environnement familial ouvert sur la musique ?

D : Mon père était producteur de musique congolaise, c’est dans le sang. Dans mes plus anciens souvenirs, je devais avoir trois ans, j’avais trois cassettes. Une de Michael Jackson, une compil de rap américain, parce qu’à l’époque, quand ma sœur allait aux States, elle enregistrait MTV pendant des heures d’affilée. La troisième cassette, ça n’a rien à voir, c’est Le Roi Lion. Y’a des gros hits dedans aussi ! (Rires) Mon plus grand frère a aussi fait du rap, il était dans l’entourage de l’Skadrille, il avait un groupe appelé Légion où il y avait aussi Green Money. C’est un peu mon mentor. Ma sœur ramenait plein de compils et d’albums des States, ce qui fait que les anciens sont choqués de ma culture quand je parle avec eux. 

 

A : Comment décides-tu de te lancer dans le rap ?

D : Je kiffe tellement le truc que c’était la suite logique. Mon père avait la plus grosse boutique de DVD de musique congolaise de Château-Rouge à l’époque. Avec mon père j’entendais de la musique tout le temps, la semaine, mon frère me ramenait en studio, j’ai des souvenirs de moi à cinq ans en studio… À la maison, y’avait de la musique partout, voilà le résultat.

 

A : L’intro du projet s’appelle Likelemba. Que signifie ce titre ?

D : C’est une tontine. Tous les mois on cotise, et quelqu’un vient récupérer la somme. 

 

A : C’est un featuring avec Cinco. Comment s’est faite cette connexion ?

D : C’est le premier rappeur qui m’a donné de la force sur les réseaux, quand je faisais des petits freestyles d’une minute. Y’avait notamment ce qui est devenu la phrase du refrain dans l’un d’entre eux, il a commenté et partagé. J’étais saucé, je partais vraiment de 0, je devais avoir 600 abonnés. Tu sens que ton travail avance, et ça c’est très important. Parce qu’avancer dans le vide, des fois ça rend fou. 

 

 

A : Les invités du projet sont très variés, on retrouve donc Cinco, mais également Himra, Diddi Trix, RAS et Opinel 21. Était-ce une volonté de ta part de toucher d’autres horizons musicaux avec ce projet ?

D : Pas spécialement, c’est des feats qui se sont faits au feeling, parce que c’est des gens avec qui je m’entends bien.

 

A : Himra est une des sensations du rap ivoirien. Est-ce que tu suis les scènes rap extérieures à la France ?

D : À fond. Grâce au Roi Heenok à l’époque, j’ai beaucoup suivi ce qui se faisait au Canada. Ensuite, y’a eu le rap antillais, qui est super chaud, le rap ivoirien, hot de ouf. Après y’a le rap sénégalais qui est pas mal, au Congo, c’est plus difficile pour eux parce que la rumba prend trop de place. 

 

A : Et les congolais de France prennent aussi trop de place. 

D : Y’a des mecs comme Chily qui arrivent à faire des ponts, mais ça reste compliqué à mettre en avant. Sinon, je suis les belges, les suisses…

 

 

A : Est-ce qu’il y a un artiste plus que les autres avec lequel tu aimerais faire un featuring ?

D : Actuellement, je vais penser business, je prends Central Cee. Mais par rapport au cœur, je prends Kery James. 

 

A : Tu réalises également tes clips. Est-ce une volonté de ta part pour contrôler tout le processus de création ?

D : Avant que j’aie mon producteur, la musique ça coûtait cher. Aujourd’hui t’as des clippeurs à 200 ou 300 euros, avant t’en avais pas à moins de 800 ou 1000 balles. À vingt ans, t’as envie de sortir un clip tous les deux mois, mais 1000€ tous les deux mois c’est chaud… J’avais une petite caméra chez moi, qui appartenait à mon père, j’ai commencé à filmer chez moi, et j’ai commencé à me faire 50, 100, 200… J’ai réussi à faire une boîte, aujourd’hui je vis de ça et ça me permet de faire des économies de ouf. 

 

A : Après ce projet, comptes-tu proposer un format plus long ensuite ?

D : Un plus long format, qui est à moitié fini d’ailleurs, on dort jamais. Un truc encore plus puissant, qui va tout tuer.

 

A : Il y aura des invités dessus ?

D : Ouais, mais je peux pas montrer le gâteau de mariage avant le mariage… Les gens savent qu’il y aura SDM, parce qu’on est très proches, mais il y aura de belles surprises. 

 

A : Pourras-tu défendre ce projet sur scène ?

D : J’espère, normalement je fais la prochaine tournée de SDM avec lui. Mais dans le rap, on ne sait pas ce qu’il peut se passer. T’es pas à l’abri que je sorte un morceau, qu’il explose tout, et qu’en 6 mois je devienne bien plus gros. Comme ça peut ne pas péter, ou comme dans 9 mois j’annonce un Bercy, on ne sait pas…

 

 

L’EP Amour Respect Loyauté de DMC South est disponible sur toutes les plateformes de streaming.

Interview réalisée par Adrien

 

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