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Présent depuis plus de vingt ans dans le milieu, le havrais Brav a toujours été un inclassable, avec une recette qui lui est propre. Désormais à la tête de son propre label, Aprèsminuit, l’ancien membre de Din Records propose ce 13 septembre son dernier opus, Café Crève, teinté d’une poésie qui lui est propre. À cette occasion, il a pu se confier à Scred Magazine sur son parcours, sa vision artistique, ses collaborations, et sa grande date à La Cigale, le 27 septembre prochain.

 

 

ADRIEN : Bonjour Brav, tu sors ce 13 septembre ton album Café Crève. Pourquoi ce titre ?

BRAV : Ce titre, c’est un peu un contexte d’album. Le café, c’est un peu une scène vivante de toute la société. Tout le monde se retrouve dans la société, quand je suis arrivé à Paris, la première chose que j’ai faite c’était de traîner dans les cafés, vu que je ne savais pas où aller, j’observais beaucoup les gens. Tu vois toutes sortes de personnes, des gens très impliqués dans la vie active, l’entrepreneuriat, et des gens très pauvres au même endroit. Pour moi, c’était un point de départ de quelque chose de fort à raconter dans un album, et tout a été décliné. Les chansons c’est un peu comme des tasses de café, selon la teneur des morceaux, y’en a des plus corsés, des plus allongés… Tout est né de là.

 

A : Il y a un oxymore entre la vie du café et le Crève qui suit.

B : C’était surtout quelque chose de violent, ce café-crème que les gens prennent, il raconte aussi une sorte de routine lassante, qui nous tue beaucoup. Il y a très peu de gens qui arrivent à sortir de là pour exprimer leurs rêves, leur volonté, leur ambition. « Crève », c’était un peu violent, mais ça reste doux à la fois. Et puis ce petit jeu de mots entre « crève » et « crème » c’est parfait quoi…

 

A : La pochette reprend l’idée de la majorité de tes projets, un visage de face, cette fois une femme accompagnée d’une tasse de café et d’une cigarette. Après toi-même sur Sous France, ton père sur Error 404, qui est cette femme ?

B : Pour ceux qui vont écouter l’album, la chanson éponyme parle de cette cover. 

 

 

A : Dans Liverpool, tu dis que son nom est caché dans l’album…

B : Je ne parle pas de la même personne mais on pourrait l’y assimiler aussi. En réalité, je ne connais pas cette personne, et j’ai voulu ne pas connaître cette personne. Je connais son nom pour les droits de la photo, signer les papiers… Mais je ne la connais pas humainement.

 

A : Ça pourrait être n’importe qui.

B : C’est exactement ce que je voulais représenter. À travers la chanson Café Crève, ce que je raconte, c’est qu’au final on côtoie des gens qu’on ne connaît pas, mais au final on les connaît, parce qu’on connaît leur vie, ça résonne en nous, on est juste des multitudes de nous-mêmes. C’était aussi une volonté d’avoir quelque chose de très artistique sur la pochette. @yosra_far, la photographe, a proposé cette idée, que j’ai trouvé incroyable. Elle a été un peu mon binôme tout au long du projet. Je sais même pas comment est née cette chanson, Café Crève, parce que la photo n’avait pas encore été prise, et au final, ça a collé parfaitement. L’idée était évidente au final.

 

A : Le projet précédent, Parachute, est sorti en 2021, dans une situation sanitaire compliquée, avec les cafés fermés. Quand as-tu commencé à te mettre sur Café Crève ?

B : J’étais déjà dedans. En fait, je m’arrête jamais d’écrire, j’essaie de faire vivre ma musique quand même. C’était compliqué de faire des scènes, de défendre un album, donc le projet précédent a existé sur un laps de temps très court. Je quittais mon label de toujours, Din Records ou Mind, il y a eu ce passage à Universal, ensuite je suis retourné dans mon label familial. À ce moment-là, je sens qu’il est temps pour moi d’aller au-delà de juste l’artistique, de prendre le volant pour voir l’autre côté de l’artistique. Il a fallu que je remonte un label, Aprèsminuit, reforme une nouvelle équipe, trouve un manager, une co-prod avec Matthieu Mendes, qui est compositeur exclusif sur ce projet. Il a fallu un peu de temps pour sortir un projet, mais finalement, trois ans, je trouve ça plutôt cool.

 

A : Via les réseaux, tu mets souvent ton public au cœur du projet. Est-ce que c’est important pour toi de maintenir constamment le lien humain avec le Bravworld ?

B : Pour moi, c’est primordial. Je fais pas de la musique s’il n’y a pas des gens qui écoutent cette musique, en vrai. Je fais pas ça pour moi, c’est pas quelque chose d’ego, je valorise rien à travers moi. Je parle très peu de « je », y’a beaucoup de « nous » dans mes chansons, je m’inclus dans plein de choses. La seule différence que j’ai avec le public, c’est que j’ai osé prendre la parole. Y’a énormément de gens qui aimeraient être à ma place, mais qui n’ont peut-être pas le courage, la force, les moyens, l’énergie nécessaire. C’est peut-être la seule différence que j’ai, j’ai eu la chance d’avoir été encadré et habitué à faire l’effort. 

 

A : Ça rappelle ce que Kery James disait : « La banlieue a une voix, je n’suis que l’un de ses haut-parleurs ».

B : C’est ça, totalement. Je suis un mec lambda qui écrit des chansons, je me suis trouvé une passion à travers ça. 

 

A : Aujourd’hui, dans ton public, y’a-t-il plus d’auditeurs qui te suivent depuis l’époque Bouchées Doubles ou qui sont arrivés plus récemment ?

B : Je ne sais pas vraiment, mais c’est un peu la volonté de ce projet, on a élargi la bulle de ce que les gens connaissent de Brav. Les gens qui me connaissent depuis le début ne sont même pas surpris par mon ouverture d’esprit, celle de ma musique, ils ont grandi avec moi. Quand t’as vingt ans, tu fais des chansons dans l’énergie des vingt ans, trente ans dans celle des trente ans. Maintenant, j’ai quarante ans, je pense que ma musique a mon âge, elle va plus loin. J’aime pas rester cantonné dans ce que je faisais, faire du fan-service c’est pas mon truc, je veux perturber les gens ou provoquer une émotion. J’avais envie aussi d’aller plus loin et de juste permettre à des personnes, qui n’ont pas connu Bouchées Doubles, de découvrir une autre sonorité. Pour eux, je suis juste un nouvel artiste, après ma grande carrière, c’est quand même fou… Y’a une fidélité qui est incroyable, des gens qui me connaissent depuis Bouchées Doubles, y’en a plein qui sont encore là et qui portent chaque projet comme si c’était le premier. 

 

 

A : Est-ce que tu mettrais encore l’étiquette « rap » sur cet album ?

B : Clairement pas. En réalité, je me pose la question. C’est quelque chose qui rassure les disquaires pour savoir dans quel rayon te mettre. On sait très bien que le rayon qui attire le plus de monde, c’est le rayon rap, si je dis que je fais pas du rap, ça me fait chier parce que je me retrouve dans un rayon où personne ne va… (Rires). Mais en réalité, qu’est-ce qui est rap. On parle à Scred Magazine. Qu’est-ce qui est rap ? 

 

A : Pour moi, faire les trucs avec sa propre personnalité, son ADN, c’est même pas une question de musicalité. Hamza, c’est autant du rap que Kalash Criminel… 

B : Tout à fait, c’est l’énergie du rap. Y’a des codes, une certaine façon de parler, que j’essaie quand même de garder.

 

A : Y’a pas longtemps, j’ai vu une vidéo de Patrick Bruel essayer de rapper. Il aura beau essayer de rapper, ça ne sera pas du rap.

B : Non, il n’est pas né là. Nous on sait d’où est né le rap, ce qu’il provoque, les codes sociaux, on sait ce que c’est. Votre leitmotiv c’est : « Jamais dans la tendance toujours dans la bonne direction », je pense que j’étais jamais dans cette tendance. Je détesterais qu’on me dise que ce que je fais est grave tendance. Ça sera peut-être la tendance dans dix ans, dans vingt ans… C’est à toi de tirer les gens vers quelque chose de nouveau. Hamza, quand il est arrivé, il est pas tendance. Il est devenu tendance parce qu’il a forcé le trait. SCH, il était pas tendance non plus, et aujourd’hui regarde où il est…

 

A : L’album commence par Plus d’amour. Est-ce que tu ressens un manque d’amour dans la société actuelle ?

B : Oui, clairement, je vais pas tourner autour du pot. Je pense que les gens sont en train de crier leur désespoir. On ne les valorise pas, on ne les considère plus, on ne veut pas qu’ils existent, les communautés et certains signes ne doivent plus exister… Il y a un rejet de beaucoup d’institutions de la part des gens, qui n’ont plus confiance. Tout ça fait qu’on est dans une situation avec pas d’amour. 

 

 

A : Il y a un featuring avec Youssef Swatt’s intitulé Liverpool, en hommage au club dont tu es supporter. Est-ce que venir d’une ville portuaire comme Le Havre ou Liverpool te donne une autre vision de la société que quelqu’un qui aurait grandi dans une capitale ?

B : Je pense, oui. En réalité, quand tu viens d’une ville de dockers, y’a une façon de voir les choses. On a la même mentalité que Marseille, on est un peu moins denses, donc un peu plus cool, avec ce côté portuaire, très populaire. La capitale, c’est un peu des gens venus de partout qui se rejoignent, et qui essaient de montrer leur meilleur visage. Les gens d’Auvergne, les bretons qui sont ici, tu leur laisses deux ans, ils finissent par parler comme les parisiens. Au Havre, on parle comme des havrais. Studio Danielle, tu vois qui c’est ? C’est une meuf du Havre, quand tu l’entends tu sais qu’elle vient du Havre. Ruquier, il vient du Havre, mais il est un peu plus parisien.

 

A : À quel joueur passé par les Reds comparerais-tu ton profil et ta carrière ?

B : Je m’identifie beaucoup à Sadio Mané. Il a montré un côté très humble, un peu comme N’Golo Kanté, très reconnaissant, très groupe, très fédérateur. Quand il est parti, ça s’est senti, y’a eu un moment où c’était pas le même esprit. Il transpire la gentillesse, y’a un côté très bon chez lui. Y’a plein de choses chez tous les joueurs, j’aime aussi beaucoup Ibrahima Konaté, qui vient de Paris, et qui est arrivé récemment à Liverpool. J’adore son attitude, je trouve qu’il a un charisme de fou, un excellent défenseur. Même s’il y a Virgil Van Dijk à côté, quand tu le vois jouer c’est impressionnant. Mais en vrai, il y a beaucoup de joueurs qui me touchent.

 

 

A : Youssef Swatt’s a récemment remporté la saison 3 de Nouvelle École, as-tu été surpris de sa victoire ?

B : J’ai été surpris, oui. Je crois qu’il ne savait même pas qu’il allait être sélectionné pour l’émission quand Maëlle, ma manageuse, m’a fait le rencontrer autour d’un café. On a grave matché, il a une attitude, une simplicité, qui m’a fait penser à notre label Din Records. Il a quelque chose de très humain en lui, et je me suis grave reconnu dans sa démarche. On a fait deux featurings, celui de l’album est le deuxième qu’on a fait ensemble. Le premier était beaucoup plus rap, mais il collait moins avec l’album. On aurait pu le mettre, mais est-ce que c’est pas plutôt à moi de présenter Youssef dans un univers qui est le mien ? Du coup, on a fini la première version du titre, et j’ai appelé mon frère Proof, compositeur, qui a travaillé avec lui sur la finale de Nouvelle École. Quand je lui ai annoncé le feat avec Youssef Swatt’s, il a souri, et j’avais pas compris pourquoi à ce moment-là… (Rires) Je découvre ensuite qu’il a gagné et que mon frère l’a accompagné. Il est arrivé comme un grand prince, il savait qu’en coulisses il se passait des choses pour lui, il ne m’en a pas parlé, mais il aurait pu refuser. L’aura qu’il a, je sais très bien qu’on n’a pas la même, et d’avoir accepté le featuring sur mon album, c’est vraiment cool de sa part.

 

A : Il y a beaucoup de storytelling dans ce projet, notamment dans le morceau éponyme. Est-ce que le fait de côtoyer des artistes tels que Médine, qui est un des meilleurs, si ce n’est le meilleur storyteller du rap français, aide à avoir un œil unique sur le monde qui t’entoure ?

B : En vrai, je viens du monde du rap où il y avait des histoires. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’egotrip, c’est ça qui me perd un peu. Savoir que les gens aiment l’argent, c’est cool, mais ça fait quoi pour moi ? Ça n’avance rien. Mais avant y’avait des putain de lyricistes, de storytellers, comme Oxmo Puccino. Même Médine le cite. Quand Ideal J fait Nuage de fumée, c’est un storytelling incroyable, de la rue, mais incroyable. Y’avait aussi Pucc Fiction d’Oxmo et Booba. Quand j’ai débuté le rap, c’est ça qui m’a influencé. On arrivait à parler de la rue sans forcément dire ce que tu y vis. La Fonky Family le faisait très bien, il y a énormément d’artistes de cette époque qui ont marché sur ça.

 

A : Est-ce que tu te prends les projets de Laylow ou SCH, où le storytelling est étiré sur tout le long de l’album ? 

B : Je reconnais la performance. C’est très fort de faire ça et c’est très osé, parce qu’on est dans un monde de TikTok, où les chansons ne sont pas des chansons entières, avec une accroche de quinze ou vingt secondes. Avoir un album complet avec une narration, un début, une fin, une construction, un switch, et d’en faire un disque de platine, bravo, sincèrement. 

 

A : Est-ce que de nouveaux projets avec Médine ou les rappeurs de Din Records sont à l’ordre du jour ?

B : Tu quittes pas le label Din Records, il est là en moi. C’est le centre de formation, je suis né de cette école, et les leaders de ce label, Alassane Konaté et mon grand frère Proof, m’ont montré certaines facettes de l’industrie de la musique. Comment, à partir de rien, construire quelque chose, et faire grandir ce petit cercle. Ça ne me quittera jamais.

 

A : Shy’m est présente sur le morceau Nirvana. C’est votre deuxième featuring après Déteste-moi, et tu as également beaucoup travaillé sur son album Agapé. Sur le papier, vous venez de deux univers différents, comment expliques-tu ta complémentarité avec elle, qui paraît évidente ?

B : Je pense que j’ai une complémentarité avec tout le monde. Demain, tu me mets avec n’importe qui, je saurai m’adapter. J’essaie de rendre la chanson crédible, je ne l’invite pas comme la star de pop qu’elle est. Je l’invite parce qu’on avait déjà fait cette première ébauche, Déteste-moi, sur son album, qui avait super bien marché. C’était le moment de retenter l’expérience, et elle m’a fait confiance aussi. Je suis très simple dans mes collaborations, j’ai des noms en tête de personnes avec qui j’espère faire des sons, mais même si demain tu me donnais le featuring de mes rêves, s’il n’y a pas ce lien humain, c’est juste un titre avec un couplet en plus. Shy’m, c’est quelqu’un de très simple, je lui ai envoyé le titre vendredi, le mardi son couplet était là. 

 

A : Est-ce qu’il y a une collaboration que tu n’as pas encore faite que tu rêverais d’avoir sur un futur projet ?

B : Je n’ai quasiment pas fait de collaborations dans ma vie, c’est sur cet album que je commence à m’ouvrir. Je ne compte pas les collaborations familiales, Tiers Monde, ça compte pas ! On dormait dans le même lit superposé. Médine c’est pareil, je le compte pas, c’est un peu ma fratrie. Autant de featurings, c’est aussi une manière de montrer une différence sur ce projet. Y’a aussi Ludovic Louis, un trompettiste qui vient de mon quartier, Mont Gaillard, je le connais depuis plus de vingt ans. Quand on était minots, on a fait un spectacle pour la ville, il faisait de la trompette. Il a fait l’école de musique, il est parti aux États-Unis, il a été trompettiste pour Lenny Kravitz, il a fait American Idol, il a joué pour Quincy Jones et Mohammed Ali à leurs anniversaires. Et on s’est retrouvés, je l’ai invité sur l’album, j’ai aussi invité Cäroline pour faire des voix additionnelles. Josia aussi, c’est un peu à part, j’ai bossé avec lui sur une comédie musicale, et on a gardé contact. Je voulais faire ce titre, Cours, et il est venu du jour au lendemain me sauver la vie dessus, très simple, très humain.

 

 

A : L’album se termine par On les emmerde. Qui emmerde-t-on ?

B : La chanson a un côté un peu arrogant, c’est pas une arrogance victimaire ou facile. C’est une introspection, on est la somme de plein de choses, plein de regrets, plein de déceptions, plein de… Vas-y, viens, on les emmerde, on continue, et y’a quelque chose de positif derrière tout ça. Y’a des vies difficiles, mais elles restent pas difficiles tout le temps.

 

A : Le 27 septembre, tu vas réaliser ta plus grande date solo, à La Cigale. Est-ce que tu as la pression après des années de concerts plus confidentiels ?

B : J’ai le stress pas possible ! On l’a annoncé y’a un moment, sans annoncer le projet. Donc les gens se lancent sur une date un peu floue, sans avoir écouté quoi que ce soit.

 

A : C’est comme les gens qui ont pris des billets pour les Jeux Olympiques sans savoir sur quelle épreuve ça allait tomber.

B : C’est ça, j’espère avoir autant de médailles d’or ! (Rires) J’ai ce petit stress-là, je suis un peu un perfectionniste, j’ai envie que ça se passe bien, donc je pense à tout, pas en tant qu’artiste. Y’a l’organisation, y’a des musiciens sur scène, y’a tout un travail à faire… Tu peux pas maquiller les failles comme avant quand j’avais un backeur. Le set est plus lent. Et c’est des nouvelles chansons. Même si je connais les chansons de l’album, il faut savoir que quand t’écris une chanson, t’en écris pas une mais au moins quatre. Mais laquelle est le plus ancrée dans ma tête ? Des fois je bloque sur des phrases qui ont changé en cours, parce que j’ai changé au micro avec Mathieu, mais la version que je retiens c’est l’ancienne, et des fois je me trompe sur des vieux trucs.

 

A : Est-ce que le fait d’avoir fait des premières parties diverses et variées, d’OrelSan à AC/DC, t’a permis de t’adapter à tous types de publics ?

B : Ouais, j’ai fait des concerts avec les Têtes Raides, un groupe dans le délire de Louise Attaque, un peu plus sauvage aussi. Mais le plus formateur, c’est pas forcément les artistes que j’ai rencontrés ou les premières parties, mais plutôt les concerts en appartement. Parce que les gens sont pas là pour venir à un concert, ils sont là pour chill dans leur salon, ils te connaissent pas. Il faut convaincre, aller les chercher, que le salon soit un semblant de concert, pour que les gens soient à fond avec moi, c’était très formateur pour moi.

 

A : Est-ce qu’une tournée est envisageable ensuite ?

B : Pas encore, mais comme tout artiste, on espère. La Cigale, c’est un peu une date unique, le concert-appart chez moi, c’est aux gens de venir chez moi cette fois. C’est un gros appart !

 

A : As-tu d’autres projets prévus ensuite ?

B : J’ai déjà des idées. Y’a des titres qui n’ont pas été terminés pour ce projet mais qui sont naissants, des choses cool dont j’aimerais aller au bout. Peut-être une déclinaison de l’album, café allongé du coup ? Maintenant que j’ai ouvert la porte aux featurings, j’aimerais en faire plein. Et puis y’a pas que la musique, les textes se déclinent en plein de choses, peut-être un podcast, un court format livre… Il ne faut pas s’arrêter, il faut continuer, j’ai ce lien avec le public. Le lien c’est pas juste lui offrir de la musique pour qu’il aille danser, j’ai plein de trucs à lui dire. 

 

A : Médine aime répéter : « Le meilleur projet, c’est celui qui n’est pas encore sorti », est-ce que tu partages cette vision ?

B : Pas tout à fait. En réalité, mon meilleur projet, c’est celui-ci, celui qui est dans ma tête actuellement, le plus proche de mon état d’esprit actuel. Peut-être qu’au prochain, le curseur va encore bouger, peut-être que je ferai de la techno… Tant que ça reste du Brav, en vrai c’est là ma particularité : j’ai une voix identifiable, des textes identifiables, même sur de la soukous, je te jure que je te fais pleurer !

 

 

Interview réalisée par Adrien

Photos de @yosra_far 

L’album Café Crève de Brav est disponible sur toutes les plateformes de streaming.

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