Quelques semaines après avoir sorti le très bel album Paris, 31 août, l’insaisissable rappeur Django prépare une série de concerts importants, à Genève, Liège et Paris. À quelques heures de la première date, le 17 janvier à l’Usine de Genève, Django s’est confié à Scred Magazine sur son rapport à la scène et son évolution artistique.
ADRIEN : Bonjour Django, tu es en concert ce 17 janvier à Genève, à l’Usine. Est-ce que cette date en Suisse a une saveur particulière pour toi ?
DJANGO : Complètement, parce que j’ai vécu en Suisse, à Lausanne, pendant quelques années.
A : Tu viens de Paris, qu’est-ce qui t’a poussé à déménager en Suisse ?
D : J’ai de la famille en Suisse, et j’ai eu une opportunité de m’installer. Je voulais me mettre un peu au vert, donc j’ai sauté sur l’occasion. Je ne regrette pas, parce que ça a été une période de ma vie assez importante, qui m’a beaucoup servi.
A : En travaillant en Suisse, tu as pu te rapprocher d’Empty7, rappeur et compositeur de grand talent. Qu’est-ce qu’il apporte de plus à ta musique ?
D : C’est le frérot absolu. D’avoir bossé avec lui, ça m’a donné accès à tellement de choses en même temps, d’autres manières de travailler et une approche différente. Sur la composition, on a pu bosser avec les pianos, et ça m’a vraiment ouvert, ça m’a appris pas mal de trucs.
A : Est-ce que tu as pu collaborer avec d’autres noms de la scène suisse ?
D : Pas encore, ça sera peut-être à venir. Pour l’instant c’est Empty7.
A : Depuis tes débuts il y a quelques années, ta musique a beaucoup changé de forme et évolué à travers de nombreux styles et influences. Est-ce que tu penses qu’elle va encore prendre une autre forme à l’avenir ?
D : La forme actuelle, c’est celle avec laquelle je suis le plus en phase aujourd’hui. Mais c’est une porte qui est ouverte, il faut que je continue, je peux pas rester sur place.
A : Certains auditeurs t’ont découvert au tout début de ta carrière avec Fichu, et t’ont associé directement à certains rappeurs, d’autres t’ont connu avec Flem et le 667, d’autres encore à d’autres étapes. Est-ce que tu t’attends à retrouver tout ce panel d’auditeurs dans le public de tes concerts ?
D : Je pense que, de ce que j’ai compris de mon public, il y a une grande fidélité chez certains qui m’ont suivi dès le début et sont encore touchés par ce que je fais aujourd’hui. Quand je marche dans la rue, je rencontre des gens de tellement d’ambiances différentes, donc je m’attends à revoir cette diversité.
A : Est-ce qu’il y a un style musical improbable, sur lequel personne ne t’attend, que tu aimerais essayer à l’avenir ?
D : Je ne crois pas vraiment qu’on puisse ne pas m’attendre. Je crois qu’il n’y aura pas de surprise.
A : Tu as sorti l’album Paris, 31 août il y a quelques semaines. Quel bilan tires-tu de ce début d’exploitation du projet ?
D : Je suis très content des retours, les gens qui ont été touchés l’ont été pour de vrai, et c’est ce qui compte pour moi. Je suis très content d’avoir pu accoucher de ça et que ça convienne aux gens.
A : Est-ce que c’est difficile d’adapter un projet aussi introspectif et mélancolique à la scène et à un public qui peut aussi avoir besoin de se dépenser ?
D : Je pense pas, je pense que mon show est bien pensé pour qu’il y ait des hauts et des bas dans l’ambiance, pour plus d’énergie, et des moments plus solennels et mélancoliques.
A : En tant que spectateur, est-ce que tu es un grand consommateur de concerts ?
D : Pas tant que ça, un peu plus ces dernières années, mais pas beaucoup.
A : Tu as des références très pointues, notamment concernant le cinéma. Est-ce qu’évoluer dans ce milieu à l’avenir t’intéresserait ?
D : Bien sûr, j’adorerais faire ça. J’ai déjà commencé à écrire quelques trucs, même jouer j’adore. Si j’ai une opportunité j’hésite pas.
A : Est-ce que ça peut être parfois frustrant que ces références soient comprises seulement par une petite part de tes auditeurs ?
D : Non, pas tant que ça. Je suis content quand quelqu’un les comprend, pour les autres… ils peuvent faire des recherches !
A : Après Genève, puis Liège ensuite, vas-tu pouvoir jouer Paris, 31 août dans une salle parisienne ?
D : Oui, c’est prévu à la Gaîté Lyrique le 6 février.
A : Est-ce que ce serait possible d’organiser un show à Paris pour le 31 août ?
D : Peut-être, c’est pas une mauvaise idée, pour le symbole ça peut être fort.
A : Qu’attendre de toi en 2025 ?
D : Je suis obligé de continuer à produire de la musique. Y’aura des nouveautés, je sais pas quelle forme ça va prendre pour l’instant, mais il y en aura obligatoirement.
A : Scred Magazine restera à l’affût.
Interview réalisée par Adrien
L’album Paris, 31 août est disponible sur toutes les plateformes de streaming, et les informations à propos des concerts sont à retrouver sur les différents réseaux sociaux de Django.