Sheng est une jeune artiste d’origine chinoise qui fait peu à peu sa place sur la scène rap française. Le 7 février, elle a sorti son premier album, J’suis pas celle, qui dévoile l’étendue de son univers et de ses influences. C’était l’occasion pour Scred Magazine d’en discuter avec elle pour apprendre à mieux la connaître.
ADRIEN : Sheng, comment tu vas ? Je me permets de te souhaiter une excellente année du serpent. Serpent qui commence par un S comme Sheng, et comme « super album » aussi.
SHENG : Ça va super et toi ? T’es de quel signe chinois toi ?
A : 1997, c’est l’année du Buffle.
S : C’est un bon signe !
A : Comment on se sent après avoir sorti son premier album ?
S : On se sent bien, c’est beaucoup d’émotions ambivalentes et contradictoires. Y’a beaucoup de peur et d’anxiété, je donne beaucoup de moi. C’est quelque chose qui a été très pensé, un stade au-dessus d’une mixtape ou d’un EP. Beaucoup de stress et d’anxiété, mais de l’autre côté beaucoup d’excitation de le partager aux gens. Depuis quelques jours j’ai beaucoup de retours, et ça fait trop plaisir. Je prends le temps de discuter avec les gens sur Insta, ils donnent leur top et leurs chansons préférées. Beaucoup de bonheur, de reconnaissance et de gratitude d’avoir sorti ça.
A : On va remonter un peu dans le temps. Quels sont tes premiers souvenirs de musique ?
S : Mes parents ne sont pas vraiment des musiciens, donc à la maison, je n’écoutais pas énormément de musique.
A : Est-ce qu’ils correspondent au gros cliché des parents asiatiques bien stricts ?
B : Mes parents sont assez chill, mais en effet, ma mère, très cliché, m’a mis aux cours de piano. J’ai commencé vers 6-7 ans, avec un pote de ma mère, à l’arrache dans son appart, c’était super cool même si c’était dur. Mon autre gros souvenir, c’était un DVD de Michael Jackson que mes parents m’avaient offert, qui regroupait tous ses titres. Quand j’étais petite, je croyais que c’était un film. Je comprenais pas, y’avait des zombies, des pyramides…
A : Qui est le scénariste ? (Rires)
S : C’est ça ! Je ne saisissais aucune cohérence, mais j’étais fascinée par ça.
A : À quel moment arrive le rap ?
S : Il arrive à dix-huit ans, assez tard, quand j’étais à la fac. J’en écoutais vite fait, ce qui passait à la radio, ça s’arrêtait à Skyrock. À dix-huit ans, je suis devenue pote avec des gens qui étaient vraiment des mordus de rap français, ça m’a ouvert la brèche et je me suis engouffrée dedans, en me demandant comment j’avais pu vivre autant sans ça à côté. J’ai commencé en écoutant beaucoup de boom-bap.
A : Avec quels artistes ?
S : Ils étaient choqués que je ne connaisse pas certains trucs, donc ils m’ont refait ma culture depuis le début. Y’a eu Lunatic, Oxmo Puccino, Sniper… Un peu plus tard, j’ai beaucoup écouté les artistes de la 75ème Session, Sheldon, Népal… Puis les plus connus, Hamza, Damso, que je me suis pris.
A : Qu’est-ce qui te fait passer d’auditrice à artiste ?
S : Ça fait des années que j’écrivais un élu dans mon coin. J’ai toujours eu besoin de verser ma créativité quelque part. En soirée, ça écrit des trucs, ça fait des freestyles pour rigoler, je me suis dit que je pouvais écrire aussi. Ça a commencé comme ça.
A : On a un peu le cliché des familles asiatiques très strictes et focus sur les études avant tout, est-ce que tu as pu vérifier si le cliché était vrai quand tu as annoncé ton envie de faire de la musique professionnellement ?
S : C’est une très bonne question. En vrai ça va, j’ai eu la chance d’avoir des parents très à l’écoute. Ça n’a pas été facile, et on a quand même eu un deal, en mode « ma chérie, t’as des études, tu les finis, et après, si tu veux, tu t’amuses » pour assurer mes arrières. Ça me dérangeait pas tant parce que j’aimais ce que je faisais. La mentalité de mes parents, ça a toujours été que quoi que je fasse, si je le fais à fond et que je me donne les moyens de réussir, tout est OK.
A : Du coup, tu sors un album et tu as un petit double master en relations internationales. Est-ce que cette double vie était difficile à gérer ? Ça m’est arrivé d’en parler avec Nayra qui était un peu dans le même cas, et ça avait l’air assez épuisant.
S : C’est très fatiguant, on va pas se mentir. Tu cours de droite à gauche, dans des milieux différents. Dieu merci, je viens de finir les études, et je vois la différence au niveau de la charge mentale. Je ne regrette pas, parce qu’en faisant les deux en même temps, j’ai aussi pu voir vers quoi mon cœur tendait le plus, ce qui me faisait le plus vibrer, même si les études m’intéressaient énormément.
A : Est-ce que le parti pris de mettre en avant ta double culture franco-chinoise était évident depuis le début ?
S : Pour moi, c’est un truc très instinctif. Dans mon nouvel album, tu vois que le mandarin est moins présent que sur les précédents projets, parce que je le mets quand j’ai envie, si je trouve que c’est opportun. Ça se fait au feeling, en plus, le mandarin, c’est une langue à ton, une langue très mélodieuse. Du coup ça va aussi influencer les toplines. C’est un truc que je revendique, et de l’autre côté, c’est pas non plus ce que je vais placer au centre de ma musique. J’ai pas envie que ça devienne, même si ça le devient forcément, un argument de vente. J’ai envie que ça reste un truc profondément intime et spontané.
A : Est-ce que tu es aussi à l’aise en mandarin qu’en français ?
S : Ça me demande plus d’efforts, même si c’est une de mes langues maternelles. Le français, je le pratique tous les jours avec ma famille, mes potes, dans la vie de tous les jours, donc les mots sont plus précis. Je peux parler de tout en français, alors qu’en mandarin, alors que si tu me lances sur certains sujets de conversation, j’ai moins l’habitude d’utiliser certains lexiques. Même pour traduire mes sons, parce que j’ai toujours la traduction à côté du titre, je passe toujours par ma maman. Je sais comment le dire mais j’ai parfois des formulations plus maladroites qu’elle. Elle est beaucoup plus précise dans son langage.
A : Quand tu veux dire quelque chose d’un peu plus intime que le reste, est-ce que tu le dis en mandarin pour que ça reste un peu caché ?
S : C’est une hyper bonne remarque, on ne me l’avait jamais dit mais c’est exactement ça. Sur ce projet, je le fais moins, c’est un des trucs que j’ai lâchés. Quand j’avais envie de dire des dingueries, je le disais en mandarin parce que c’est pas tout le monde qui peut comprendre. Aujourd’hui, j’ose plus parler de sujets sensibles en français, j’ai accepté que je peux simplement décider d’en parler ou ne pas en parler. C’est pour ça que je dis de plus en plus de choses en français.
A : Est-ce que ta musique a pu pour le moment toucher un public en Chine ?
S : Moi, je suis très stressée, donc j’ai pas encore regardé les streams du nouveau projet. Mais la dernière fois que j’ai regardé, il y a deux ou trois mois, il n’y avait pas la Chine dans le top mais il y avait Taïwan.
A : Est-ce que les restrictions chinoises, notamment au niveau des réseaux sociaux, compliquent la communication avec tes fans chinois ?
S : Oui, ça complique un peu. Parfois, je reçois des messages en mandarin, ça me fait trop plaisir. Mais c’est pas les mêmes plateformes, y’a pas Insta, c’est pas les mêmes canaux de communication, ça complique les choses.
A : Dans la musique urbaine française, il y a relativement peu de personnalités d’origine asiatique, on a Monsieur Nov, Mademoiselle Lou… et je peux à la limite citer Houdi, même si ça se voit pas sous le masque. Est-ce que ça te donne envie de devenir une sorte de référence, de modèle, pour les jeunes d’origine asiatique qui pourront t’écouter ?
S : Je ne revendique pas, je n’ai aucune envie de prétendre que je peux endosser le rôle de porte-étendard de toute une communauté. T’as d’autres personnes qui représentent mieux que moi. Mais si le simple fait d’exister, d’être un visage, ça fait que des personnes se reconnaissent dans le truc et que ça les aide à se sentir mieux représentés, c’est avec grand plaisir. Déjà ça c’est génial.
A : Tu es aussi d’origine libanaise, ce que tu as pour l’instant moins mis en avant que le côté chinois. Est-ce que tu as des liens avec le Liban que tu voudrais aussi exploiter dans ta musique ?
S : Pas du tout, j’ai peu de liens parce que mon papa est venu en France quand il était très jeune, à cinq ou six ans, parce qu’il y avait la guerre avec Israël. Il parle pas arabe, il connaît juste quelques mots, et du coup ça s’est perdu, j’ai pas du tout grandi imprégnée dans cette culture. Je suis d’origine libanaise, mais c’est une famille d’origine libyenne qui a beaucoup bougé au gré des conflits et des guerres, j’en suis assez éloignée. Avec ma maman chinoise, qui n’a pas grandi en France et qui est arrivée vers ses vingt ans, elle a eu le temps de se construire d’abord en Chine puis ici. Je suis très proche de la diaspora chinoise, quand je vais en Chine, je me sens chez moi. Si demain je vais au Liban, en Libye ou en Syrie, où ma famille a aussi vécu, je serais vraiment comme une étrangère.
A : Tu as donc sorti deux EP en 2022 et 2023, avant l’album qui est sorti ce 7 février. Est-ce que les EP étaient une étape nécessaire pour te tester avant d’envoyer l’album ?
S : Ouais, clairement. C’est deux EP où j’ai beaucoup tâtonné, c’est un chemin continuel où tu vas beaucoup te chercher, changer et évoluer. C’est deux EP que j’adore, qui ont leurs défauts, je suis assez OK avec ça. Ils m’ont permis de me diriger vers ce que je voulais, ce qui me ressemble davantage. C’est tout l’intérêt d’un album, il y a plus de titre, plus de fil rouge, davantage d’exigence sur la cohérence des morceaux. Ces EP m’ont aussi permis de savoir ce vers quoi je voulais me diriger et ce dont je voulais m’éloigner.
A : Cet album s’appelle J’suis pas celle. Comment t’es venue l’idée du titre ?
S : Pour dire la vérité, c’était le titre d’un des morceaux du projet, et après…
A : C’est ton morceau préféré du projet ?
S : Ouais, et je trouve qu’il me représente bien aussi. Pendant très longtemps, j’ai eu ce syndrome de l’imposteur, t’as l’impression que si tu coches pas certaines cases pour être un artiste, tu ne vas jamais y arriver. Je pense que dans tous les domaines c’est pareil, toi aussi t’as dû le vivre en tant que journaliste. Même dans ma vie perso, j’avais l’impression que si je répondais pas à certaines jamais personne ne daignera me donner de l’amour. L’amour est un thème un peu sous-jacent dans l’album et dans ce son, donc je trouvais qu’il représentait bien l’idée, et que c’était un joli pied de nez à la Camille d’avant, qui n’était pas capable de ça, c’est pour ça que ça me fait plaisir que ça soit le titre de l’album.
A : Sur la pochette, toute rose, tu as une tronçonneuse dans la main, beau contraste. Quel message veux-tu faire passer avec cette image ?
S : En fait, dès le début, dans mon moodboard, j’avais ce truc d’avoir une arme. Ou au moins un élément fort qui permettrait de trancher avec l’image girly pop. Le projet tire vers la pop, des sonorités faussement enfantines et naïves, et beaucoup de sons love. C’est un contraste fort, des prods dansantes et des paroles mignonnes, mais quand tu te penches sur le projet, y’a des sujets assez deep, pour moi c’était nécessaire que ça se retrouve sur la pochette.
A : On sait celle que tu n’es pas, et l’album nous parle aussi de celle que tu es… On sent quelqu’un de très sensible, est-ce que la musique t’a aidé à maîtriser un peu cette sensibilité ?
S : Ouais, je pense, et de l’autre côté ça l’exacerbe vachement. Le fait d’avoir pris la décision que ça soit concrétisé dans les faits et qu’il n’y ait plus que la musique dans ma vie, c’est super et ça aide à maîtriser la sensibilité en se professionnalisant. Et d’un autre côté, ça l’exacerbe parce que je me sens beaucoup plus connectée avec mes émotions que quand j’étais en études et je faisais des dissertations. Devant un micro, quand je parle de certains sujets, c’est comme une séance chez le psy, ça fait sortir énormément de choses, ça ravive des émotions. Je me sens très à fleur de peau mais j’ai une maîtrise qui m’aide à bien l’exprimer.
A : Il y a un morceau, Homme like U, qui est une reprise de K.Maro mais vu de l’autre point de vue. Comment est né ce morceau ?
S : On avait un séminaire de dernière minute alors que le projet était quasiment fini, on a réuni la team, les beatmakers, Medeline, Honnoj et Hok, on a une prod qui est arrivée, et la topline qui est venue de manière hyper évidente. Femme like U, c’est un morceau que j’adore, hyper iconique, et j’ai toujours voulu faire un Homme like U. Faire un pied de nez à ce son que j’aime tant, voir un peu l’opposé, et un moment de vie où je mettais des mots sur mes limites et besoins dans mes relations amicales et amoureuses, j’ai pu en parler dans ce son.
A : Hasard du calendrier, tu as sorti ton album le même jour que Lacrim, qui a lui aussi mis sa version de Femme like U sur son projet. Comment est-ce que tu expliques que ce morceau a traversé les générations alors qu’il a beaucoup divisé à sa sortie ?
S : J’ai vu ça, c’est marrant. Je ne suis pas une grande spécialiste, mais déjà la topline est juste trop belle, trop forte, hyper entraînante. C’est un son qui passe beaucoup en soirée, qui a un truc de partage, qui a une adresse. Je sais pas comment c’est pour toi, mais c’est un son qui est partagé, tu l’associes à d’autres personnes.
A : Personnellement, je n’aime pas spécialement ce son, je ne vais jamais l’écouter de moi-même, mais en soirée, s’il passe… J’ai des potes avec qui ça fait ça avec Bande organisée.
S : C’est le même mood, c’est un son, tu sais que tu l’as eu dans un moment de partage, donc il te crée des souvenirs.
A : Est-ce qu’avoir des morceaux qui durent aussi longtemps dans le temps fait partie de tes objectifs ?
S : C’est le rêve. Et d’un autre côté, ça paraît très présomptueux à l’heure où il y a plein de projets de très grande qualité qui sortent, d’imaginer inscrire ses sons dans un temps long. Avec les réseaux, tu peux péter très fort et être oublié très vite. Aujourd’hui, on est dans une industrie où t’as une notion de rentabilité induite, une façon très capitaliste de consommer la musique, donc j’aimerais bien m’inscrire sur un temps long, que mon son ne soit pas consommé puis recraché comme un autre. Ça serait fou.
A : Le morceau Crocs & Critères est un des autres titres forts du projet. Est-ce que tu penses rentrer dans les critères que l’industrie musicale essaie d’imposer aux jeunes artistes ?
S : Je pense que forcément, je suis dedans, ça serait hypocrite de dire le contraire. De l’autre côté, ça fait aussi partie de mes aspirations que ma musique fasse son bout de chemin, en étant OK avec mes éventuels propos irrévérencieux.
A : Est-ce que tu as l’impression, encore en 2025, que les critères qu’on veut imposer aux artistes féminines sont plus stricts que pour les hommes ?
S : Je pense que c’est toujours le cas. C’est bête, mais quand tu regardes la société, c’est le cas, donc pourquoi la musique ferait une exception ? Quand t’es une femme, t’es scrutée, jugée différemment, quoi que tu fasses. On va exiger plein de choses d’une meuf qu’on n’exige pas d’un mec. Une meuf vulgaire, on l’a vu avec Kay The Prodigy, ou d’autres rappeuses, dès qu’elles parlent de cuni, tout le monde est offusqué, alors que plein de rappeurs parlent tous les quatre matins de se faire sucer. On fait aussi plus attention au physique. Quand une fille fait de l’egotrip, ça kicke plus que quand c’est un mec.
A : Je pense toujours au passage de Nayra à Nouvelle École.
S : Bien sûr, c’est hallucinant. Mais c’est trop bien que ça lui ait fait un bon buzz avec cette injustice.
A : Le succès d’une artiste comme Theodora, qui a brisé de nombreux codes, c’est inspirant pour toi ?
S : Hyper inspirant. Incroyable, c’est une super artiste. Son projet, même le précédent, c’est trop fort. C’est une artiste que je suis depuis un moment. Je trouve que musicalement c’est hyper fort, ce qu’elle propose. Aujourd’hui y’a beaucoup de polémiques sur ce qui est ou non du rap, où ça s’arrête, parce qu’il y a plein d’influences. Le projet est super riche, super inspirant, et aussi la trajectoire, passer d’artiste émergente à superstar en le gérant super bien. Son plus gros titre c’est Kongolese sous BBL, mais d’autres sons différents sont aussi en train de péter, c’est incroyable pour elle.
A : Il n’y a aucun featuring sur ce projet, est-ce que tu voudrais en faire plus à l’avenir ou garder ce côté très personnel dans ta musique ?
S : Je pense que c’est important de garder un truc d’intimité sur le premier album. Après, c’est très récemment que j’ai commencé à aller en studio avec des artistes, la première fois c’était en mars 2024, parce qu’on m’avait demandé. Je me sentais pas assez… Quand j’ai envie de faire un feat avec quelqu’un, c’est que je trouve que sa musique est bien, du coup que la mienne est pas assez bien. Du coup ça me paraissait pas assez opportun de faire un feat sur cet album, même si je commence à sortir un peu de ce mood.
A : Avec quels artistes tu aimerais collaborer ?
S : J’aime beaucoup Oklou, je la trouve super forte dans ce qu’elle propose. Ino Casablanca, j’ai grave kiffé mais je sais pas si nos univers iraient ensemble… Ça serait surtout Oklou.
A : Envie de faire de plus en plus de concerts ?
S : Y’a la Maroquinerie le 16 mars. Je prends enfin du plaisir à faire des concerts, ça n’a pas toujours été le cas. Apprendre à kiffer sur scène ça a été une immense découverte pour moi.
A : Une date en Chine serait-elle possible un jour ?
S : Évidemment.
A : Est-ce que tu aimerais tourner plus de clips là-bas ? Je trouve que c’est un pays trop peu exploité en termes d’image, je me rappelle d’un clip de Kpoint sur la Grande Muraille de Chine et c’était super beau, mais sinon les rappeurs français négligent un peu trop…
S : Y’a pas que Pékin, Shanghaï et les grandes villes, et même si tu te contentes de ça y’a beaucoup de choses.
A : Des connexions possibles avec des artistes chinois sont-elles prévues ?
S : Ouais, de fou, j’y retourne cet été normalement, et j’ai des connexions avec quelques artistes de là-bas. L’objectif, c’est aussi de sortir des sons en Chine, donc on est en train d’en traduire en mandarin. À Taïwan aussi y’a des connexions…
A : On s’était rencontrés à la Bellevilloise, à l’occasion d’un concert caritatif organisé par Print for Palestine. Est-ce que ça te tient à cœur d’utiliser ta musique pour défendre des causes ?
S : Bien sûr. Dans mes sons, c’est pas politique parce que je pense ne pas être bonne à parler de ça, y’a des gens qui s’y connaissent bien mieux que moi, des artistes comme Médine, qui est incroyable. Mais si c’est pas au niveau des lyrics, c’est important qu’il y ait des prises de position au moins sur les réseaux sociaux.
A : Sheng, c’est ton deuxième prénom, et ça veut dire « espérance » en chinois. Quelles sont tes espérances pour l’année 2025 ? J’ai regardé des horoscopes en ligne et il y avait écrit « Travail et argent » pour cette année du Serpent.
S : La santé, pour mes proches et moi-même, c’est trop important. Et la réussite, mais la réussite, c’est quoi ? Des salles à remplir, des artistes à rencontrer, des musiques à écouter…
A : En attendant on peut continuer à streamer ton premier album, J’suis pas celle. Merci pour tout Sheng !
L’album J’suis pas celle de Sheng est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Interview réalisée par Adrien
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