Originaire des Clayes-sous-Bois, dans les Yvelines, Yanoh fait de plus en plus connaître son nom. Acolyte de Bosh, il a su tracer sa propre voie en solo depuis quelques années. Une avancée concrétisée par la sortie de son premier projet, Bara, en 2023. Ce 2 février, Yanoh propose une réédition pour clore ce premier chapitre, avant de passer à la suite, et s’est confié pour l’occasion à Scred Magazine.
ADRIEN : Bonjour Yanoh, tu sors ce 2 février la réédition de ton projet Bara. Pour commencer, peux-tu expliquer le titre ?
YANOH : Ça veut dire « travail » en ivoirien-malien. J’ai beaucoup travaillé dessus, c’était logique que le projet s’appelle comme ça.
A : Pour une réédition, il y a deux fois plus de travail. Le projet initial est sorti en avril 2023, pourquoi avoir choisi une réédition plutôt qu’un nouveau projet ?
Y : Le projet initial a pas mal streamé, on a décidé de faire une petite réédition pour voir jusqu’où on peut l’emmener.
A : Est-ce un album ou une mixtape ?
Y : Pour moi c’est un EP, une présentation. Selon son succès, je pourrai peut-être passer ensuite au format mixtape. Si je ne me suis pas présenté, je ne peux pas arriver directement avec un album.
A : Depuis combien de temps t’es-tu lancé dans le rap ?
Y : J’ai commencé à écrire et aller en studio en 2015, et je me suis vraiment lancé en 2018, dans le son Decepticons sur la mixtape de Bosh. Après, j’ai fait mon premier clip solo en 2019.
A : Quels sont les premiers artistes à t’avoir inspiré ?
Y : À l’époque, j’écoutais beaucoup de gens de ma ville, les grands de chez moi… Puis j’ai écouté beaucoup de sons US, puis les grosses têtes comme Booba ou Rohff. Après, j’aime bien aussi les sons mélo, afro, j’écoute beaucoup de sons de chez moi. J’aime un peu tout, je suis ouvert à tout.
A : L’introduction du projet s’appelle Lewandowski. Le buteur polonais est-il également une inspiration pour toi ?
Y : Ouais, j’aime bien ce joueur. Après, le joueur que je préfère le plus, c’est Drogba. Je suis ivoirien, c’est un ivoirien…
A : Peut-être que le son Drogba sera sur la prochaine mixtape. (rires)
Y : Peut-être, un jour. (rires)
A : Tu viens des Clayes-sous-Bois, dans les Yvelines. Est-ce que les succès d’artistes du secteur, comme Bosh, Hatik ou La Fouine quelques années avant, ont été des modèles pour toi ?
Y : Je sais pas si c’est tous des modèles, mais c’est des gens qui ont bien fait monter le 78, surtout La Fouine. Ils ont mis de la lumière.
A : Tu as d’ailleurs partagé le micro avec Bosh à plusieurs reprises, notamment sur Baba Calé en 2021. As-tu senti un avant et un après ce morceau ?
Y : Le public avait déjà commencé à m’identifier après Decepticons en 2018, mais oui, Baba Calé leur a permis de me connaître un peu mieux.
A : Le clip de ce morceau est réalisé par Quentin Alberto, qui vient également des Clayes-sous-Bois. Est-ce important pour toi de travailler avec des personnes compétentes de ton secteur ?
Y : Ouais c’est mieux. En plus tout le monde se connaît dans Les Clayes, c’est mieux de travailler avec les gens qu’on connaît.
A : Tu as invité Barba XVI et BCK, deux artistes du 78, sur ce projet. Était-ce obligatoire pour toi de représenter les Yvelines sur ton premier projet ?
Y : Barba c’est quelqu’un que je connais bien, il est pas des Clayes mais de Versailles, c’est un très bon ami à moi. Et BCK, il est dans le même label que moi. C’est la famille, on est obligés de faire un son avec lui.
A : Il y a d’autres connexions intéressantes avec Cinco, Deeloc ou Noma, des artistes de tous horizons. Comment se sont faites ces connexions ?
Y : De base, je connais très bien Deeloc, on avait fait un son tous les deux. On cherchait une troisième personne, il a pensé à Cinco, il m’a branché avec lui. On a discuté, il était partant, et il a posé. Noma, c’est mon cousin de Lyon qui m’a branché avec lui. On s’est posés, on a discuté, carré, un très bon gars. On est allés au studio, on a directement fait le son, on en a même fait deux.
A : Sur la réédition, il y a également un featuring avec Negrito. Ce n’est pas votre première collaboration, depuis quand vous connaissez-vous ?
Y : Negrito, je l’ai connu en 2021. Mon manager et le sien sont cousins, donc ils nous ont présentés. Très bon gars, on a fait le son et comme ça s’est bien passé, on en a refait un là.
A : Récemment, une compilation d’artistes du 78 est sortie, mais a eu moins d’impact que celles d’autres départements. Que manque-t-il selon toi pour remettre le 78 sur le devant de la scène ?
Y : Faut qu’on se serre les coudes, pour le moment c’est trop chacun pour sa peau. Si on était solidaires, je pense qu’on serait très très loin.
A : Quelles sont tes ambitions pour la suite, un nouveau projet peut-il arriver prochainement ?
Y : Je vais me mettre sur un autre projet. On sort la réédition et on attaque sur un autre derrière. On est en train de voir comment on va s’organiser, mais normalement il y en aura un autre prochainement.
A : Pourras-tu défendre Bara sur scène ?
Y : Je sais pas, on verra bien.
A : Scred Magazine restera à l’affût en tout cas.
La réédition du projet Bara de Yanoh est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Interview réalisée par Adrien
Post Views: 229